L'Arabie saoudite doit annuler l'exécution prévue d'un homme accusé d'appartenir à une organisation criminelle après avoir participé à des manifestations du Printemps arabe, lorsqu'il avait 17 ans, ont déclaré mardi des experts onusiens des droits de l'homme.
Des aveux sous la torture. Ali Mohammed al-Nimr était au lycée en 2012 lorsqu'il a participé à des manifestations à Qatif, dans l'est du royaume. Les experts de l'ONU ont indiqué dans leur communiqué que le jeune homme avait apparemment été torturé, contraint à passer aux aveux, et qu'il n'avait pu recourir à un avocat dans des conditions normales avant et pendant son procès, qui ne répondait pas aux normes internationales.
Il "peut être exécuté à tout moment". De même, son interjection en appel a été traitée "dans le mépris total des critères internationaux", ajoute le communiqué. "Toute sentence infligeant la peine de mort à des personnes mineures à l'époque du délit, ainsi que leur exécution, sont incompatibles avec les obligations internationales de l'Arabie Saoudite", ont estimé les experts. Al-Nimr, qui est également accusé d'avoir attaqué la police, "peut être exécuté à tout moment" a précisé le communiqué.
Les exécutions en Arabie Saoudite. Amnesty International a indiqué en août qu'au moins 2.208 personnes avaient été exécutés en Arabie saoudite entre janvier 1985 et juin 2015, dont près de la moitié étaient des étrangers. Des mineurs et des handicapés mentaux figuraient également parmi les personnes exécutées. "Nous appelons les autorités saoudiennes à instaurer un moratoire sur les condamnations à mort, d'arrêter les exécutions de personnes condamnées qui étaient mineures au moment des faits, et d'assurer une enquête rapide et impartiale sur les actes présumés de torture", ont encore déclaré les experts de l'ONU.