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Frédéric Simon avec AFP , modifié à
L'armée israélienne a affirmé samedi avoir mené des frappes "précises et ciblées" sur l'Iran, visant des sites de fabrication de missiles, des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens dans plusieurs régions du pays. Une attaque en représailles à l'attaque iranienne sur Israël le 1er octobre.

Israël a annoncé avoir mené samedi des frappes "précises et ciblées" en Iran en riposte à l'attaque du 1er octobre, qui ont visé notamment des sites de fabrication de missiles, Téhéran faisant état de son côté de "dégâts limités". Ces bombardements surviennent dans un contexte de tensions régionales exacerbées depuis un an par la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, et son débordement au Liban voisin, où l'armée israélienne affronte le Hezbollah. Ces deux mouvements islamistes sont des alliés de l'Iran qui les arme et les finance.

Téhéran a lancé le 1er octobre quelque 200 missiles sur Israël, incluant pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques. Israël avait juré de faire payer à l'Iran cette attaque. Les avions militaires "ont frappé des sites de fabrication de missiles (...) que l'Iran tire sur l'État d'Israël depuis un an. Ces missiles étaient une menace directe et immédiate pour les citoyens d'Israël", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.

Les frappes ont aussi visé "des batteries de missiles sol-air et d'autres systèmes aériens qui avaient pour but de restreindre la liberté d'Israël d'opérer en Iran", a-t-elle expliqué, en précisant que ces raids avaient pris fin. "Notre message est clair : tous ceux qui menacent l'État d'Israël et tentent de plonger la région dans une escalade plus large paiera un prix élevé", a affirmé le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée.

Les informations à revenir : 

  • Israël a mené samedi matin des frappes en Iran sur des cibles militaires
  • Après l'attaque, Téhéran a dit avoir "le droit et le devoir de se défendre"
  • La France appelle à éviter "toute escalade"
  • Les pays du Golfe mettent une nouvelle fois en garde face à une extension du conflit dans la région

L'UE appelle à "la plus grande retenue" après les frappes israéliennes en Iran

L'Union européenne a appelé samedi toutes les parties à faire preuve de "la plus grande retenue" pour éviter une "escalade incontrôlable" au Moyen-Orient, après les frappes israéliennes meurtrières en Iran.

"Le cycle dangereux d'attaques et de représailles risque de provoquer une nouvelle extension du conflit régional", a déclaré le bloc de 27 pays européens dans un communiqué. "Tout en reconnaissant le droit d'Israël à l'autodéfense, l'UE appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue pour éviter une escalade incontrôlable, qui n'est dans l'intérêt de personne."

Le Hezbollah dit avoir tiré des roquettes sur cinq zones résidentielles dans le nord d'Israël

Le Hezbollah libanais a annoncé samedi avoir tiré des roquettes sur cinq zones résidentielles dans le nord d'Israël, quotidiennement visé par des projectiles qui ciblent aussi des sites militaires.

Dans plusieurs communiqués, le Hezbollah assure que ses combattants ont tiré des "salves de roquettes" sur cinq zones résidentielles du nord d'Israël, citant notamment la périphérie urbaine de Krayot, au nord de Haïfa. De son côté, l'armée israélienne a assuré qu'environ "80 projectiles" avaient été tirés par le Hezbollah depuis le Liban sur son territoire samedi avant 15H00 (12H00 GMT).

Téhéran confirme et dit avoir "le droit et le devoir de se défendre"

L'Iran a confirmé dans la foulée une attaque israélienne contre son territoire après une série de détonations entendues à Téhéran, et affirmé que les dégâts étaient "limités". Israël "a attaqué des centres militaires dans les provinces de Téhéran et celles du Khouzestan (sud-ouest) et d'Ilam (ouest)", limitrophes de l'Irak, "dans le cadre d'une opération génératrice de tensions", ont indiqué dans un communiqué les forces de défenses aériennes, ajoutant que l'attaque a causé "à certains endroits des dégâts limités".

L'Iran "condamne" les frappes israéliennes contre son territoire et "a le droit et le devoir de se défendre", a déclaré samedi le ministère iranien des Affaires étrangères. "L'Iran considère qu'il a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d'agression étrangers, sur la base du droit inhérent de légitime défense qui figure à l'article 51 de la Charte des Nations unies", indique un communiqué de la diplomatie iranienne.

Des pays du Golfe mettent en garde contre un conflit régional après les frappes israéliennes en Iran

L'Arabie saoudite et plusieurs pays du Golfe ont condamné samedi les frappes israéliennes sur des cibles militaires en Iran, mettant en garde contre toute extension du conflit dans la région, où Israël est en guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban. "Le Royaume d'Arabie saoudite condamne" les frappes israéliennes en Iran et réitère sa "position ferme de rejet de l'escalade du conflit dans la région", qui "menace la sécurité et la stabilité des pays et des peuples" au Moyen-Orient, a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur le réseau social X.

Les Émirats arabes unis ont, eux aussi, condamné les frappes israéliennes en Iran, se disant "profondément préoccupés par la poursuite de l'escalade et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité régionales", dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Pour sa part, le sultanat d'Oman, qui entretient des relations étroites avec l'Iran, a, lui aussi, condamné l'attaque israélienne contre la République islamique, y voyant "une escalade qui alimente le cycle de violence et sape les efforts de désescalade".

Oman a appelé la communauté internationale à "mettre un terme à ces violations flagrantes sur le territoire de pays voisins". Le sultanat joue depuis longtemps un rôle de médiateur entre l'Iran et les pays occidentaux. De son côté, le Qatar a dénoncé une "violation flagrante de la souveraineté de l'Iran", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, appelant "toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à résoudre leurs différends par le dialogue et des moyens pacifiques".

Condamnant également les frappes israéliennes, le Koweït a estimé qu'elles reflétaient "la politique de chaos" menée par Israël qui "met en péril la sécurité de la région", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.