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L'avocat de Boualem Sansal pense saisir l'ONU dans "quelques jours"

Wilfried Devillers avec AFP . 2 min

L'écrivain franco-algérien est toujours détenu en Algérie pour atteinte à la sureté de l'État selon les autorités locales. Ce mercredi son avocat a donné de ses nouvelles lors d'une conférence de presse depuis la maison d'édition de l'auteur, Gallimard, à Paris et a annoncé vouloir saisir l'ONU pour dénoncer les entraves aux droits de la défense.

L'avocat de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'État, a indiqué mercredi se donner "quelques jours" avant de saisir l'ONU pour dénoncer les entraves aux droits de la défense.

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De multiples atteintes à ces droits

Lors d'une conférence de presse au siège des éditions Gallimard à Paris, cet avocat, François Zimeray, a dénoncé de multiples atteintes à ces droits. Il a expliqué que les charges pesant sur l'écrivain n'avaient pas été détaillées par l'accusation, que lui-même n'avait pas eu de visa pour se rendre en Algérie, et que Boualem Sansal avait été transféré dans un autre lieu de détention sans que ses avocats ni sa famille ne soient prévenus au préalable.

"Nous appliquerons le droit algérien. Le droit algérien c'est aussi les traités internationaux ratifiés par l'Algérie", a affirmé Me Zimeray. "Y compris le traité des droits civils et politiques, et l'ensemble des grands textes internationaux adoptés dans le cadre multilatéral et consacrés par le droit international".

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Saisir le comité juridique de l'Unesco

"Si au bout d'un moment on fait le constat qu'il n'y a pas de possibilité d'un procès équitable, à ce moment-là nous mettrons en œuvre les procédure appropriées pour cela, y compris devant le Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies, en saisissant le comité juridique de l'Unesco, en saisissant aussi la commission africaine des droits de l'homme et des peuples de l'Union africaine, dont l'Algérie est membre", a déclaré l'avocat.

"C'est difficile de donner un délai, comme ça, qui serait ressenti comme un ultimatum. Mais j'espère en tout cas que les formalités (...) seront résolues dans quelques jours. Si elles ne le sont pas, j'en tirerai les conséquences", a-t-il répondu, interrogé sur le moment où il comptait saisir ces instances. "Je me donne quelques jours encore pour voir ça. Et si on se rend compte qu'effectivement tout est fait pour compromettre le libre exercice, à ce moment-là je ferai mon travail. Et il y a des instances pour ça (...) On n'hésitera pas à faire preuve de créativité", a lancé Me Zimeray.

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Critique du pouvoir

Critique du pouvoir algérien, l'auteur du "Serment des barbares" et "2084 : la fin du monde" a été arrêté à l'aéroport d'Alger mi-novembre. La justice algérienne a indiqué à ses avocats que c'était en vertu de l'article 87 bis du code pénal algérien, qui réprime l'ensemble des atteintes à la sûreté de l'État.

Selon le quotidien Le Monde, les autorités algériennes pourraient avoir mal pris les déclarations de M. Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, qui reprennent la position marocaine selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

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