Le Burundi refuse de laisser l'ONU déployer ses forces de maintien de la paix à l'intérieur de ses frontières. Par l'intermédiaire de son porte-parole, le pays d'Afrique de l'Est considère que cette action est une "violation des règles élémentaires régissant la famille des Nations unies et surtout violant la souveraineté de son territoire". Le Burundi est agité de violences depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, avant d'être effectivement réélu en juillet. Les heurts ont déjà fait plus de 500 morts et poussé près de 270.000 personnes à s'exiler.
Une offensive (peu) diplomatique. La résolution de l'ONU présentée au vote du Conseil de sécurité à l'initiative de la France prévoyait l'envoi de 228 policiers des Nations unis au Burundi. Pour être appliquée, la résolution nécessite en l'état la coopération de l'État africain en proie à l'instabilité. La proposition de la France n'est pas du goût du pouvoir burundais qui revient du coup sur un compromis précédent (l'envoi de 50 policiers). Pour autant, les cent observateurs et cent experts militaires qui devaient être déployés par l'Union africaine restaient "les bienvenus". Pour l'heure, seuls trente-deux observateurs et quatorze experts sont effectivement sur le terrain.