C'est peut-être un moment-clé du conflit qui oppose l'Iran et les États-Unis : le Pentagone a confirmé jeudi soir avoir tué le général iranien Qassem Soleimani, mort dans un bombardement à Bagdad, sur ordre du président américain Donald Trump. "Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani", a indiqué le ministère américain de la Défense dans un communiqué. Le président américain n'a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain.
L'Iran annonce une revanche "terrible"
Sur Twitter, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a évoqué cette mort comme une "escalade extrêmement dangereuse et imprudente" dans le conflit qui oppose les États-Unis et l'Iran. "Soleimani a rejoint nos frères martyrs mais notre revanche sur l'Amérique sera terrible", a pour sa part réagi, également sur Twitter, Mohsen Rezai, un ancien chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique. Le guide suprême iranien a aussi crié "vengeance".
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"Une réunion extraordinaire du conseil suprême de sécurité nationale aura lieu d'ici quelques heures pour examiner l'attaque meurtrière sur le véhicule du général Soleimani à Bagdad, qui a conduit à son martyr", a en outre annoncé le porte-parole de cette plus haute instance sécuritaire en Iran, Keyvan Koshravi, cité par l'agence Isna.
"Graves problèmes légaux"
Le chef démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants a par ailleurs déploré jeudi soir que Donald Trump n'ait pas notifié le Congrès américain du raid mené en Irak contre le général iranien Qassem Soleimani. "Mener une action de cette gravité sans impliquer le Congrès soulève de graves problèmes légaux et constitue un affront aux pouvoirs du Congrès", a estimé l'élu de New York.
L'émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, le puissant général Qassem Soleimani, et un autre leader pro-iranien en Irak ont été tués tôt vendredi dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite de protestataires contre l'ambassade américaine dans la capitale irakienne. Soleimani, 62 ans, était le chef de la Force al-Qods des Gardiens de la Révolution, entité chargée des opérations extérieures de la République islamique.