Le gouvernement de la Première ministre britannique Theresa May a survécu de justesse mercredi à une motion de censure déposée par l'opposition travailliste, au lendemain du rejet massif par les députés de l'accord de sortie de l'Union européenne négocié avec Bruxelles.
Une fine marge de 19 voix. Les députés sont 325 à avoir exprimé leur confiance dans le gouvernement conservateur, derrière lequel la majorité avait resserré les rangs malgré ses divisions internes sur le Brexit, alors que 306 ont voté pour sa censure.
"Nous avons la responsabilité d'identifier un moyen d'aller de l'avant". "Je suis ravie que cette Chambre ait exprimé sa confiance dans le gouvernement ce soir", a déclaré Theresa May immédiatement après le vote. "Je ne prends pas cette responsabilité à la légère" et "nous continuerons à travailler" pour mettre en oeuvre "la promesse solennelle faite au peuple de ce pays" de mettre en oeuvre le Brexit. "Je pense que cette responsabilité est partagée par chacun des membres de cette Chambre et nous avons la responsabilité d'identifier un moyen d'aller de l'avant qui permette d'assurer le soutien" des députés, a-t-elle poursuivi.
May invite l'opposition à dialoguer. Dans un geste de conciliation, Theresa May a invité les dirigeants des partis de l'opposition à la rencontrer dès mercredi soir pour parler du Brexit. "Je voudrais inviter les dirigeants des partis représentés au Parlement à me rencontrer individuellement et je souhaite lancer ces rencontres dès ce soir", a-t-elle dit. Theresa May a jusqu'à lundi pour proposer un "plan B" pour le Brexit, après le rejet massif de son accord de divorce mardi soir. "Le gouvernement aborde ces rencontres dans un esprit constructif et j'exhorte les autres à faire de même", a appelé Theresa May. "Nous devons trouver des solutions qui soient négociables et obtiennent suffisamment de soutien de cette Chambre".
Corbyn décline. Le leader du Labour Jeremy Corbyn a toutefois décliné l'invitation tant que l'éventualité d'une sortie de l'UE sans accord le 29 mars n'est pas exclue par l'exécutif. "Avant qu'il puisse y avoir de quelconques discussions sur la manière de progresser, le gouvernement doit retirer - clairement, une fois pour toutes - la perspective catastrophique d'un Brexit sans accord avec l'UE et tout le chaos qui en découlerait", a-t-il insisté.