Dans un communiqué, l'édile travailliste, Sadiq Khan, souligne le besoin de nouer "une relation plus étroite avec l'UE", soutenant qu'un nouvel accord "dynamiserait notre économie et contribuerait à élever le niveau de vie des Britanniques".
Cette prise de position tranche avec la réticence des principaux partis politiques, y compris le sien, à évoquer les répercussions du référendum de 2016, à quelques mois d'élections législatives pour lesquelles les travaillistes sont donnés largement en tête.
Le Brexit, "un facteur clé de la crise du coût de la vie"
"Nous devons être honnêtes, le Brexit n'est pas une préoccupation périphérique que nous pouvons laisser au passé. C'est un facteur clé de la crise du coût de la vie" provoquée par l'inflation, insiste Sadiq Khan, candidat à un troisième mandat aux municipales de mai, dans ce communiqué qui relaie des extraits d'un discours prévu jeudi soir.
Selon une étude commandée à Cambridge Econometrics par la mairie de Londres, le Brexit a déjà coûté 140 milliards de livres (162 milliards d'euros) à l'économie britannique, dont 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour la capitale. Cambridge Econometrics estime également que le Brexit a causé une perte de deux millions d'emplois dans le pays dont 300.000 dans la capitale.
Selon ces mêmes données, les pertes économiques pour le Royaume-Uni s'élèveront à 300 milliards de livres (350 milliards d'euros) d'ici à 2035 si rien n'est fait, dont 60 milliards de livres pour Londres.
Seuls 22 % des Britanniques pensent que le Brexit a eu un effet positif
Un porte-parole du Premier ministre conservateur Rishi Sunak a rétorqué que l'activité économique britannique avait "connu une croissance plus rapide" que celle de l'Italie et de l'Allemagne depuis 2016.
Le gouvernement vante lui les opportunités offertes par la sortie de l'Union européenne, vantant les accords de libre-échange signés avec des pays comme l'Australie ou son adhésion au partenariat commercial transpacifique.
En avril, l'organisme de prévision budgétaire OBR (Office for budget responsability) a cependant estimé que l'accord commercial conclu avec l'UE ferait baisser sur le long terme la productivité de 4 % par rapport à l'époque où le Royaume-Uni faisait partie de l'UE.
Selon un sondage réalisé en décembre par l'institut Opinium pour le journal dominical Observer, seuls 22 % des Britanniques pensent que le Brexit a eu un effet positif sur le pays en général, une proportion qui tombe à 12 % concernant spécifiquement l'économie.