"Hier soir, un véhicule humanitaire de l'ONU clairement identifié, faisant partie d'un convoi totalement coordonné avec les (forces armées israéliennes) a été touché 10 fois par des tirs israéliens", sans faire de victime, a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, estimant que les deux occupants avaient été sauvés uniquement par le blindage.
Le PAM a précisé dans un communiqué qu'il s'agissait de l'un de ses véhicules revenant d'une mission au point de passage de Kerem Shalom après avoir escorté un convoi de camions transportant de l'aide humanitaire. "Malgré le véhicule clairement identifié et malgré avoir reçu de multiples autorisations des autorités israéliennes pour approcher, le véhicule a été directement touché par des tirs alors qu'il avançait vers un point de contrôle des forces de défense israéliennes", sur le pont de Wadi Gaza, dans le centre du territoire, a expliqué le PAM.
Pas une première
Il a été touché "par au moins dix balles : cinq du côté conducteur, deux du côté passager et trois à d'autres endroits du véhicules", a précisé le PAM, qui a diffusé une photo du véhicule où les impacts sont visibles sur plusieurs fenêtres. "C'est totalement inacceptable et le dernier d'une série d'événements inutiles liés à la sécurité qui ont mis en danger les vies des équipes du PAM à Gaza", a dénoncé la patronne de l'agence onusienne Cindy McCain.
Ce n'est pas la première fois que des véhicules de l'ONU sont touchés par des tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre. En mai notamment, un employé de l'ONU de nationalité indienne avait été tué lorsque son véhicule avait été touché.
"Nous savons que le mouvement de ce convoi était coordonné avec les autorités israéliennes"
Mais "c'est la première fois qu'un véhicule du PAM s'est fait directement tiré dessus près d'un point de contrôle, malgré les autorisations nécessaires, en suivant le protocole", a assuré l'agence onusienne. Cet événement "souligne que les systèmes en place pour la coordination (avec les autorités israéliennes, ndlr) ne fonctionnent pas", a de son côté insisté Stéphane Dujarric.
"Nous n'avons pas de moyen d'évaluer l'état d'esprit de ceux qui nous tirent dessus" mais "nous savons que le mouvement de ce convoi était coordonné avec les autorités israéliennes", a-t-il noté, interrogé sur l'intentionnalité ou non des tirs. "Que l'information n'ait pas été transmise, que cela ait été délibéré ou qu'il y ait eu une autre raison, ce sont des explications que nous aimerions obtenir".