Le Panama a accueilli un premier vol de migrants internationaux expulsés par les Etats-Unis

Cent-dix-neuf migrants sont arrivés au Panama ce jeudi à bord d'un avion militaire, renvoyés des Etats-Unis pour être rapatriés en Amérique latine. Le président panaméen avait proposé au secrétaire d'État américain de faire de sont pays un point pour expulser les migrants en Amérique latine.
Un premier avion militaire transportant 119 migrants de différentes nationalités, renvoyés par les États-Unis pour être rapatriés, est arrivé au Panama, a annoncé jeudi le président José Raul Mulino, qui avait proposé son pays comme escale pour expulser les migrants irréguliers.
"Hier (mercredi), un vol de l'armée de l'air des États-Unis est arrivé à l'aéroport de Howard (à l'ouest de la capitale) avec 119 personnes de nationalités très diverses à travers le monde. Ces personnes viennent des États-Unis, faisant escale au Panama", a déclaré M. Mulino lors d'une conférence de presse.
Le Panama comme un pont pour expulser les migrants irréguliers vers l'Amérique latine
Le président panaméen a indiqué que les personnes expulsées par les États-Unis avaient été emmenées dans des hôtels pour être ensuite envoyées vers un centre dans la province tropicale du Darien, frontalière avec la Colombie, où une piste aérienne sera utilisée pour les vols de rapatriement.
Les personnes expulsées sont des ressortissants de la Chine, du Pakistan et d'autres pays d'Asie, a précisé M. Mulino. Il a laissé entendre que deux autres vols arriveront bientôt au Panama, portant le total à 360 personnes expulsées. "Nous espérons les faire quitter cet endroit dès que possible", a déclaré M. Mulino, soulignant la "contribution que le Panama apporte à la question migratoire".
Le président panaméen avait proposé le 2 février au secrétaire d'État américain Marco Rubio, en visite dans son pays, que les États-Unis se servent du Panama comme d'un pont pour expulser les migrants irréguliers vers d'autres pays d'Amérique latine.
La rencontre entre MM. Mulino et Rubio avait été dominée par la question du canal de Panama, dont le président américain Donald Trump veut "reprendre" le contrôle, sur fond de rivalité avec la Chine.
11 millions de migrants sans papiers aux Etats-Unis
Le prédécesseur de Donald Trump, Joe Biden, avait déjà conclu un accord avec le gouvernement panaméen en 2024 pour fournir 6 millions de dollars afin d'aider à expulser les migrants. Depuis, le Panama a fermé divers chemins dans la jungle du Darien jusque-là empruntés par les migrants. Il en a également expulsé par avion vers des pays comme la Colombie et l'Équateur.
L'Amérique latine est la région d'origine de la majorité des quelque 11 millions de migrants sans papiers que comptent les États-Unis. Beaucoup ont entrepris le dangereux voyage à travers le Darien, affrontant un terrain hostile, des animaux sauvages et des groupes criminels dans l'espoir d'une vie meilleure.
Mardi, la police panaméenne a refoulé des dizaines de migrants, principalement vénézuéliens, qui tentaient de rentrer chez eux après avoir abandonné leur voyage vers les États-Unis en raison des projets d'expulsion de l'administration Trump. La police anti-émeute a contraint le groupe à retourner au Costa Rica pour un processus de rapatriement ordonné.
Depuis que Donald Trump a pris ses fonctions le 20 janvier, des migrants sans papiers ont également été expulsés par avion vers la Colombie, le Venezuela, le Brésil et le Guatemala, ainsi que vers la base militaire américaine de Guantanamo à Cuba.