La majeure partie du pétrole de Daech provient des gisements situés dans l'Est de la Syrie. Le groupe en sortirait entre 20.000 et 40.000 barils par jour, selon les estimations, ce qui reste peu comparé à la production mondiale, soit 92 millions de barils par jour.
Des barils deux fois moins chers. Les barils vendus par Daech sont soldés et coûtent environ deux fois moins cher que le prix officiel, qui est de 15 à 20 dollars. La décote est à la hauteur du risque, d'autant que depuis peu, les trafiquants kurdes, syriens et irakiens viennent chercher le pétrole directement au puits. Plus question pour le groupe djihadiste d'assurer lui-même une partie du trajet, d'après un observateur.
"C'est beaucoup, mais ça baisse". Avec ce réseau, les experts estiment que Daech engrange au maximum 2 millions de dollars par jour. "C'est beaucoup, mais ça baisse", confie une source dans le secteur de l'énergie. Cette baisse est d'abord due à celle des cours du pétrole, qui se sont effondrés. Mais aussi aux frappes aériennes de la coalition, qui ont récemment détruit des pompes, des oléoducs et des points de collecte.
Les taxes comme revenu parallèle. Par ailleurs, Daech fait avec les moyens du bord. L'organisation ne peut bien sûr pas appeler de société pour assurer la maintenance des gisements. De fait, sa production diminue. Et le groupe organisé ne peut pas tout vendre, car il a besoin de carburant pour faire tourner son territoire. Pour se financer, Daech s'appuie donc largement sur les taxes, comme les péages ou l'impôt sur les entreprises, d'autant que son pétrole est désormais l'une des cibles prioritaires de la coalition.
Le Parlement britannique devrait voter mercredi, sauf surprise, en faveur de ces frappes aériennes en Syrie, comme le lui demande la France. Mardi, environ 4.000 personnes ont manifesté à Londres contre ce projet.