En déplacement en Irlande, le pape François a évoqué sa "honte" face à "l'échec des autorités ecclésiastiques" pour affronter de manière adéquate les "crimes ignobles" du clergé dans le pays. "L'échec des autorités ecclésiastiques - évêques, supérieurs religieux, prêtres et autres - pour affronter de manière adéquate ces crimes ignobles a justement suscité l'indignation et reste une cause de souffrance et de honte pour la communauté catholique. Moi-même, je partage ces sentiments", a-t-il déclaré devant les autorités politiques et civiles irlandaises peu après son arrivée dans le pays.
Une pensée particulière pour "les femmes". Les dirigeants de l'Église catholique irlandaise sont notamment accusés d'avoir couvert des centaines de prêtres soupçonnés d'avoir commis des abus sexuels sur des milliers d'enfants pendant plusieurs décennies. "Je ne peux que reconnaître le grave scandale causé en Irlande par les abus sur les mineurs de la part des membres de l'Église chargés de les protéger et de les éduquer", a commenté le pape, qui a eu une pensée particulière aussi pour "les femmes qui dans le passé ont subi des situations particulièrement difficiles".
Plusieurs enquêtes ont notamment révélé l'ampleur des pratiques d'adoptions illégales d'enfants nés de femmes non mariées, réalisées par l'État irlandais avec la complicité de l'Église catholique.
"L'Église en Irlande a joué, dans le passé et le présent, un rôle de promotion du bien des enfants qui ne peut pas être occulté", a aussi tenu à souligner le souverain pontife. "Je souhaite que la gravité des scandales des abus, qui ont fait émerger les défaillances de beaucoup, serve à souligner l'importance de la protection des mineurs et des adultes vulnérables de la part de toute la société", a ajouté le pape.
Pour le Premier ministre irlandais, "les blessures sont encore ouvertes". Un peu plus tôt, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar avait appelé le pape à user de sa "position" et de son "influence" pour faire en sorte que "justice" soit rendue aux victimes d'abus commis par des ecclésiastiques dans "le monde entier". "Les blessures sont encore ouvertes et il y a beaucoup à faire pour que les victimes et les survivants obtiennent justice, vérité et guérison. Saint-Père, je vous demande d'utiliser votre position et votre influence pour que cela se fasse ici en Irlande et dans le monde entier", avait-il prié.