Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 423e jour de l'invasion russe

Le président brésilien Lula veut contribuer aux négociations entre la Russie et l'Ukraine.
Le président brésilien Lula veut contribuer aux négociations entre la Russie et l'Ukraine. © Ton Molina / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Ton Molina / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP , modifié à
Au 423e jour de l'invasion russe en Ukraine, le président brésilien Lula da Silva a réaffirmé samedi son refus de "participer" au conflit et sa volonté de contribuer à une "solution négociée" entre Kiev et Moscou. De son côté, l'Espagne a envoyé les six chars Leopard promis à l'Ukraine.
L'ESSENTIEL

Critiqué par les occidentaux pour ses récents propos au sujet de la guerre en Ukraine, le président brésilien Lula da Silva a réaffirmé samedi son refus de "participer" au conflit et sa volonté de contribuer à une "solution négociée" entre Kiev et Moscou. "En même temps que mon gouvernement condamne la violation de l'intégralité territoriale de l'Ukraine, nous défendons une solution négociée pour le conflit", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une rencontre à Lisbonne avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

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Les informations principales :
  • Le président brésilien Lula veut contribuer à une "solution négociée" entre Kiev et Moscou
  • Les chars Leopard promis par l'Espagne ont été envoyés
  • La Russie a annoncé l'expulsion de "plus de 20" diplomates allemands

"Nous avons urgemment besoin d'un groupe de pays qui s'assoient à table aussi bien avec l'Ukraine qu'avec la Russie", a-t-il précisé en soulignant que "le Brésil ne veut pas participer à la guerre, le Brésil veut construire la paix". "Le président Lula estime que le chemin vers une paix juste et durable suppose une priorité à cette voie de la négociation. La position portugaise est différente : elle entend qu'un éventuel chemin vers la paix suppose au préalable le droit pour l'Ukraine de pouvoir réagir à l'invasion", a réagi Marcelo Rebelo de Sousa.

Le président Lula, de retour au pouvoir après avoir déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, souhaite remettre son pays au centre de la géopolitique mondiale et tente de jouer les équilibristes depuis le début de son nouveau mandat. Il a voyagé dès février à Washington pour une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Joe Biden, et a visité récemment la Chine, premier partenaire commercial du Brésil. Mais Lula a suscité une vive polémique en affirmant à Pékin que les États-Unis devaient cesser "d'encourager la guerre" en Ukraine et que l'Union européenne devait "commencer à parler de paix".

"Si vous ne parlez pas de paix, vous contribuez à la guerre", a-t-il réaffirmé samedi à Lisbonne, au premier jour d'une visite d'État de quatre jours chez l'ex-colonisateur dont le Brésil s'est séparé en 1822. Ce déplacement, qui comprendra un passage en Espagne en début de semaine prochaine, est son premier voyage officiel en Europe depuis son investiture en janvier dernier.

Les six chars Leopard promis par l'Espagne en route pour l'Ukraine

Les six chars Leopard promis par l'Espagne à l'Ukraine sont partis par mer vendredi soir et atteindront leur destination dans les prochains jours, a annoncé samedi la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles. "Les Leopard (...) ainsi qu'une vingtaine de véhicules de transport, ont embarqué dans le port de Santander (nord) et se dirigent vers l'Ukraine, où ils arriveront d'ici cinq à six jours", a déclaré Margarita Robles aux journalistes.

"Il y a quatre autres Léopard en réparation et quand cela sera fait, ils partiront aussi en Ukraine", a ajouté la ministre. Madrid avait annoncé l'envoi de ces chars dans le cadre de l'aide des pays européens à l'Ukraine engagée contre l'offensive russe. Après avoir résisté tout l'hiver aux attaques russes sur le front Est, les forces ukrainiennes préparent une contre-offensive pour le printemps ou l'été.

La Russie annonce l'expulsion de "plus de 20" diplomates allemands

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé samedi l'expulsion de "plus de vingt" diplomates allemands, en représailles selon lui à une mesure similaire prise par Berlin, mais que l'Allemagne n'a pas confirmée. "Plus de vingt" diplomates allemands sont expulsés de Russie, a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, à la chaîne de télévision Zvezda. Plus tôt samedi, le ministère russe des Affaires étrangères avait publié un communiqué annonçant "des mesures de représailles" à la suite de "la nouvelle expulsion massive" de diplomates russes en Allemagne. "Nous condamnons fermement ces actions de Berlin, qui continue de détruire (...) tout l'éventail des relations russo-allemandes, y compris leur dimension diplomatique", a fustigé la diplomatie russe.

Interrogé par l'AFP, le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué "avoir pris connaissance des déclarations" de Maria Zakharova. "Le gouvernement fédéral et la partie russe ont été en contact ces dernières semaines sur des questions de personnel dans leurs représentations respectives à l'étranger", a-t-il ajouté, sans plus de détails. Dans son communiqué, Moscou précise avoir "officiellement notifié" le 5 avril à l'ambassadeur allemand, à Geza Andreas von Geyr, sa décision de "limiter considérablement le nombre maximum d'employés des missions diplomatiques allemandes" en Russie. Partenaire économique proche de la Russie avant l'offensive militaire en Ukraine, l'Allemagne s'est depuis éloigné de Moscou, soutenant financièrement et militairement Kiev dans le conflit. Fin janvier, Berlin avait finalement accepté d'envoyer un nombre conséquent de ses chars Leopard, un tournant dans le soutien militaire occidental.