Les violences et les manifestations n’y ont rien fait. Pierre Nkurunziza, président du Burundi, s’est représenté et a été réélu à la tête de l’Etat vendredi. Dès le premier tour du scrutin organisé mardi, il a récolté plus de 69% des voix, selon les résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante. Une issue conforme aux prévisions des analystes.
Pourtant, le nouveau mandat controversé de Pierre Nkurunziza s’annonce compliqué. Le président burundais fait face, depuis trois mois, à une grave crise politique déclenchée par sa candidature controversée. Quelque 80 personnes sont mortes dans des violences. Ses opposants estiment que Pierre Nkurunziza a outrepassé les droits que lui accorde la Constitution en se présentant pour un troisième mandat.
L'organisation des élections, dans un climat de répression et d'intimidation généralisée, a été quasi unanimement condamnée. Les Etats-Unis avaient déjà annoncé qu’ils ne jugeraient pas ce scrutin comme "crédible". De nombreux partenaires internationaux ont gelé une partie de leur aide, indispensable à ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs, figurant parmi les dix nations les moins développées au monde.
Si le scrutin s’est déroulé dans un calme relatif - deux personnes au moins sont mortes dans des tirs -, l’Union africaine a annoncé mercredi le déploiement de militaires et d’observateurs dans le pays pour "prévenir une escalade de la violence".