Le Qatar a aménagé sa loi sur les travailleurs étrangers sans remettre fondamentalement en cause la "kafala", assimilée à de l'esclavage moderne par des organisations de défense des droits de l'Homme et syndicales mobilisées dans la perspective du Mondial 2022.
Interdiction de quitter le pays pour les travailleurs étrangers. Ce système de "parrainage" (en arabe) interdit à tout travailleur étranger de quitter le pays sans l'accord de son employeur et le prive de la possibilité de changer d'emploi. Après la promulgation mardi soir de la nouvelle loi de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, des voix se sont élevées pour dire que ces modifications, qui n'entreront en vigueur qu'en 2017, ne changeront en rien la situation des travailleurs sur les nombreux chantiers de ce riche émirat gazier, notamment ceux liés au Mondial-2022 de football.
Des aspects décevants avant la Coupe du monde 2022. Cette nouvelle réglementation ne va "probablement pas conduire à une amélioration de la situation" des travailleurs étrangers, a estimé Bicholas McGeehan de l'ONG Human Rights Watch (HRW)."L'un des aspects décevants de la loi est qu'apparemment l'employé aura toujours besoin de l'accord de son employeur pour quitter le pays", a-t-il déclaré. La situation des travailleurs étrangers dans l'émirat a attiré l'attention d'ONG et d'organisations internationales lorsque la Fédération internationale de football (Fifa) a attribué en 2010, à la surprise générale, l'organisation de la Coupe du monde 2022 à ce petit pays du Golfe.
Environ 1,8 million d'étrangers travaillent au Qatar, dont un grand nombre provenant du sous-continent indien. Ils représentent 90% de la population et leur nombre doit atteindre 2,5 millions d'ici 2020.