Grosse Koalition ou pas grosse Koalition ? Le SPD allemand a finalement approuvé, dimanche, à Bonn, le principe d'une alliance politique avec la CDU-CSU, le parti conservateur d'Angela Merkel. Il s'est ainsi rangé à l'avis de son leader, Martin Schulz, favorable à la formation d'un gouvernement commun.
Pas d'enthousiasme. Le oui à la coalition l'a emporté d'un cheveux, par 362 voix sur 642. Preuve que la question divisait profondément le parti, qui n'a d'ailleurs pas vraiment accueilli le résultat du vote avec enthousiasme, selon notre correspondante en Allemagne, Hélène Kohl.
Quelques applaudissements rapides, pas d'enthousiasme. La coalition de raison.
— Hélène Kohl (@helkohl) 21 janvier 2018
La route est toutefois encore longue avant la formation d'un gouvernement commun. Ce vote permet simplement l'ouverture de pourparlers, qui doivent déboucher sur un "contrat" entre le SPD et les conservateurs. Les militants du parti seront ensuite appelés à se prononcer sur cet accord. Un accord qui n'est pas populaire car si le SPD dit "oui", ça n'est qu'à 56%.
Prochaine étape : la rédaction du contrat de coalition. Dimanche après-midi, les grands gagnants ont été les opposants à ce projet de gouvernement avec Merkel. La chancelière et Martin Schulz vont devoir tenir compte de cette fronde interne, sinon le nouveau gouvernement ne verra jamais le jour. Prochaine étape : la rédaction du contrat de coalition et il va falloir que la chancelière fasse encore clairement des concessions. Car fin février, il y aura l'obstacle du référendum des adhérents du SPD. Ce sont eux qui donneront l'ultime feu vert et qui diront si oui ou non, Angela Merkel reste chancelière.
Bonne nouvelle pour Macron. Depuis Paris, ce vote est une bonne nouvelle pour Emmanuel Macron. Celui-ci avait apporté son soutien à Angela Merkel lors de leur rencontre à l'Élysée, vendredi. Sans se prononcer sur le scrutin lui-même, le président français avait souligné que l'accord de principe conclu le 12 janvier dernier entre le SPD et la CDU-CSU portait "une ambition véritable pour le projet européen", qui est l'une de ses priorités. De son point de vue, il est préférable qu'Angela Merkel dispose non seulement d'un gouvernement stable, mais encore d'un gouvernement pro-européen. La coalition, un temps envisagée, avec les libéraux du FDP, qui s'opposent sur plusieurs sujets à la vision pro-européenne d'Emmanuel Macron, aurait probablement rendu plus difficile la relance de l'Union européenne que le chef d'Etat français appelle de ses vœux.