Au moins 207 personnes ont péri dimanche dans une série d'attentats contre des hôtels de luxe et des églises au Sri Lanka, où était célébrée la messe de Pâques.
Un mouvement islamiste projetait des attentats contre des églises
La nature exacte de ces déflagrations demeurait inconnue dans l'immédiat et aucune revendication n'a été faite. Mais le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu'un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama'ath) projetait "des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne". Le NTJ s'était fait connaître l'an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes. Le bouddhisme est la religion majoritaire de l'île.
Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d'habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d'hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens. Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise. Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu'ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l'armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s'est achevée en 2009. Selon les Nations unies, le conflit de 1972 à 2009 a fait de 80.000 à 100.000 morts.
Un million de fidèles pour le pape en 2015
Deux décennies après Jean Paul II, le pape François avait effectué une visite dans l'île en janvier 2015 au cours de laquelle il avait célébré une messe devant un million de participants rassemblés à Colombo. La police de la capitale, donnant le chiffre d'un million, avait estimé qu'il s'agissait de la foule la plus importante rassemblée lors d'une manifestation publique. Le Vatican avait parlé pour sa part de plus de 500.000 personnes. Dans son sermon, le pape avait insisté sur la liberté de croire sans contrainte dans un pays blessé par les tensions ethniques et inter-religieuses.
Avant l'élection de François en mars 2013, le cardinal sri-lankais Malcolm Ranjith avait été cité comme un candidat possible au pontificat.