La presse étrangère s’est emparée de l’affaire Benalla qui secoue l’exécutif depuis une semaine. Des "images choquantes", un "embarras", "la pire crise de la présidence Macron" : les images d’Alexandre Benalla frappant deux manifestants lors du 1er-mai à Paris ont été largement relayées et commentées aux quatre coins du globe.
Que ce soit El País en Espagne, The Washington Post aux États-Unis ou Al-Arabiya à Dubaï, de nombreux médias ont rapporté l’affaire Benalla dans leurs colonnes ou leurs journaux télévisés, dès les premières heures suivant la révélation de l’affaire. "Les images ne laissent aucun doute. Nous voyons un collaborateur de confiance d’Emmanuel Macron (…) donnant un coup de pied à un garçon lors d’une manifestation", décrivait jeudi le quotidien italien de centre-gauche La Repubblica, qui titrait alors sans détour : "Le voyou de Macron met l’Elysée K.O. : le scandale caché".
©Capture d'écran/La Repubblica
Les commentaires se sont rapidement concentrés sur le chef de l’État dans la presse étrangère. "Emmanuel Macron se serait bien passé de ces révélations", notait au lendemain de celles-ci le pure-player basé en Belgique Politico, tandis que la télévision sud-coréenne Arirang News affirmait qu’Emmanuel "Macron se trouve dans l’embarras" :
L’image d’Emmanuel Macron écornée à l’étranger
Certains titres de presse ont ciblé directement Emmanuel Macron dans cette affaire. En Allemagne, le journal indépendant Frankfurter Allgemeine rappelle que le président "lui-même avait annoncé après des émeutes violentes en marge de manifestations, que tous les criminels seraient identifiés et tenus pour responsables". D’ailleurs, selon la journaliste allemande et correspondante en France Birgit Holzer, Emmanuel Macron "joue son image en Allemagne" avec ce scandale, "lui qui avait promis d’être transparent et irréprochable", a-t-elle souligné auprès de BFMTV.
Le journal suisse aux tendances libérales Le Temps estime, dans un article intitulé "Alexandre Benalla : l’Élysée version violence" et publié au soir des révélations, que "son comportement nourrit la polémique sur un chef d’État bien peu social", alors qu’Emmanuel Macron est resté silencieux sur cette affaire. La presse anglo-saxonne est elle aussi critique vis-à-vis du président français. The Guardian affirme ainsi que "le scandale Benalla est potentiellement dommageable car il remet en cause la promesse de Macron d’une République exemplaire". Le quotidien britannique de centre-gauche va jusqu’à écrire, dans un article daté du 20 juillet, qu’il s’agit de "la pire crise de la présidence Macron jusque-là".
©Capture d'écran/New York Times
De même, le New York Times assure que "le président français est pris dans une tempête de critiques". "C’est la dernière d’une série de controverses venues alimenter les accusations selon lesquelles Emmanuel Macron est un 'président des riches' monarchique, et qui a perdu le contact avec le peuple français", tranche le quotidien américain.