Les accusations du secrétaire général de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Économique (OCDE), qui a qualifié le Panama de "dernier grand bastion" off-shore, sont "injustes et discriminatoires", a riposté dans une lettre mardi le gouvernement panaméen. Dans une lettre envoyée quelques jours après les révélations dites des "Panama papers" au chef de l'OCDE, Angel Gurria, le vice-ministre panaméen des Affaires étrangères, Luis Miguel Hincapié, affirme que "la stratégie d'ignorer les autres juridictions et de se concentrer uniquement sur le Panama est injuste et discriminatoire".
"Déformer les faits". "De toute évidence, (vous) utilisez l'information émanant du récent rapport diffusé par les médias internationaux pour déformer les faits et ternir la réputation du pays", déclare le vice-ministre dans sa lettre. Luis Miguel Hincapié accuse le chef de l'OCDE d'avoir pour dessin "de contraindre à l'adoption de la norme de l'OCDE pour l'échange automatique d'informations", l'une des conditions requises par l'OCDE pour qu'un pays ne soit pas considéré comme un paradis fiscal.
Un pays peu coopératif. Depuis 2009, un affaiblissement du secret bancaire a été observé grâce à 90 pays qui se sont engagés à échanger automatiquement leurs informations financières d'ici 2018. Mais le Panama, lui, n’est pas encore passé aux actes. Avec plus de 100.000 sociétés dotées du statut offshore d’International Business Corporation, totalement opaques et exonérées d’impôts, le pays est décrit par les ONG comme une nébuleuse où vient se recycler l’argent du crime et de la fraude.