Les députés britanniques ont rejeté d'extrême justesse mercredi l'option d'une sortie de l'Union européenne sans accord, mais le risque d'une rupture brutale plane toujours si Londres ne parvient pas à s'entendre avec Bruxelles. 312 députés ont voté contre cette possibilité tandis que 308 ont voté pour.
Un échec quand même pour Theresa May. Ce vote n'en représente pas moins un nouvel échec pour la Première ministre Theresa May, qui avait proposé un texte différent de celui qui a été adopté, excluant également un "no deal" mais sans l'enlever définitivement de la table. Les députés doivent à présent se prononcer jeudi, dans leur troisième vote de la semaine, sur une demande de report "limité" du Brexit. Celle-ci devra cependant obtenir l'aval de l'Union européenne, qui presse le Royaume-Uni de préciser ce qu'il veut.
Le Royaume-Uni toujours dans le flou. Le rejet d'une sortie sans accord n'a pas non plus éloigné "le nuage d'incertitude" décrit par le chancelier de l’Échiquier mercredi quant à l'avenir du pays. Près de trois ans après avoir voté, en juin 2016, pour quitter l'UE, le Royaume-Uni, profondément divisé, ne parvient pas à se décider sur la manière de partir. Les députés ont repoussé une seconde fois mardi l'accord de retrait de l'Union européenne, laborieusement négocié pendant 17 mois entre Theresa May et les dirigeants de l'UE.
Côté UE, on attend des précisions, surtout si le Royaume-Uni veut obtenir un délai. "Si un délai additionnel était demandé, il faudrait alors qu'on nous explique pour quoi faire (...) Ce ne peut être pour renégocier un accord que nous avons négocié durant de nombreux mois et dont nous avons dit qu'il n'était pas renégociable", a toutefois averti mercredi Emmanuel Macron. En parallèle, les préparatifs en cas de "no deal" se poursuivent des deux côtés.
May propose un nouveau vote sur son accord de Brexit d'ici le 20 mars. Theresa May va soumettre jeudi au vote des députés britanniques une motion proposant d'organiser d'ici le 20 mars un nouveau vote sur l'accord de divorce qu'elle a conclu avec l'UE, a annoncé le gouvernement mercredi soir. S'il est adopté cette fois, Theresa May demandera aux dirigeants européens un court report "technique" du Brexit, jusqu'au 30 juin. S'il est recalé à nouveau, alors le report devra aller au-delà du 30 juin et impliquera que le pays organise des élections européennes en mai, précise la motion.