Les députés britanniques vont tenter lundi de trouver une alternative à l'accord de Brexit négocié par la Première ministre Theresa May, et pourraient faire pencher la balance pour un divorce "plus doux" avec l'Union européenne.
Les parlementaires penchent pour une union douanière. La semaine dernière, les parlementaires ont déjà tenté de prendre le contrôle du processus de Brexit, en examinant huit options. Si aucune n'a obtenu une majorité de votes, une des propositions les plus populaires était celle d'une union douanière avec l'UE. Une option à laquelle Theresa May s'oppose farouchement car Londres perdrait la possibilité de mener une politique commerciale autonome après le Brexit.
Lundi, les députés voteront donc sur un nombre réduit d'options dans le but de dégager une majorité sur un projet et de trouver une solution à l'impasse actuelle. Si les votes des députés n'ont qu'une valeur indicative, le ministre de la Justice David Gauke a déclaré dimanche à la BBC qu'il ne serait pas "viable" pour le gouvernement d'ignorer la volonté des parlementaires.
Theresa May devra présenter ses plans lors du prochain sommet européen convoqué le 10 avril. "Je crains que nous n'atteignions les limites du processus dans cette Assemblée", a-t-elle déclaré vendredi devant les députés, laissant planer la perspective d'élections législatives anticipées. Mais de telles élections pourraient s'avérer catastrophiques pour son Parti conservateur. Selon un sondage publié dimanche par le tabloïd The Mail on Sunday, le Labour, principal parti d'opposition, arriverait en tête, avec 41% des voix, dépassant de 5 points le Parti conservateur.
Une motion de défiance bientôt déposée ? Le vice-président du Parti conservateur James Cleverly a déclaré dimanche à Skynews que des élections anticipées ne "résoudraient rien". Mais la députée travailliste Emily Thornberry a laissé entendre dimanche lors d'une interview à Sky que le Labour pourrait bientôt lancer une motion de défiance contre le gouvernement, espérant ainsi déclencher des élections anticipées.
La survie de Theresa May à Downing Street ne tient plus qu'à un fil après le rejet pour la troisième fois vendredi de l'accord de retrait de l'UE qu'elle avait conclu avec Bruxelles en novembre à l'issue de longs mois de négociations. Elle a toutefois convaincu davantage de députés que lors des votes précédents. La dirigeante conservatrice pourrait, une quatrième fois, soumettre aux députés l'accord de retrait, qui est censé permettre au Royaume-Uni de quitter le giron de l'UE avec une période de transition jusqu'à fin 2020, afin d'éviter une rupture trop brutale.