Les efforts s'intensifient pour une trêve à Gaza, le Hamas donnera sa réponse lundi

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avec AFP / Crédit photo : AFP (Illustration) , modifié à
Près de sept mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, une délégation du Hamas arrivera lundi en Égypte pour remettre sa réponse à la récente contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats dans la bande de Gaza et de la libération d'otages. Dans le même temps, de nouveaux bombardements ont fait 66 morts sur la bande de Gaza en moins de 24 heures.
L'ESSENTIEL

Les efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages s'intensifient dimanche, alors qu'Israël poursuit ses frappes sur le territoire palestinien assiégé et menacé de famine. Un haut responsable du Hamas a annoncé qu'une délégation du mouvement donnera lundi au Caire sa réponse à une proposition de trêve israélienne associée à la libération des otages, près de sept mois après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

Samedi, le Hamas avait annoncé "étudier" cette contre-proposition, précisant qu'il "soumettra sa réponse une fois son étude terminée". Pendant ce temps, la guerre ne connait aucun répit dans le petit territoire assiégé où le Hamas a pris le pouvoir en 2007. L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Elle affirme préparer par ailleurs une offensive terrestre à Rafah où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l'armée.

Les informations à retenir :

  • Une délégation du Hamas répondra lundi en Égypte aux propositions d'Israël sur la trêve à Gaza
  • Des otages pourraient également être libérés pendant cette nouvelle trêve
  • De nouveaux bombardements sur la bande de Gaza ont fait 66 morts ces dernières 24 heures

Depuis l'Arabie Saoudite, où se tient à partir de dimanche une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF), le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé les États-Unis a empêché une invasion terrestre à Rafah. Si elle devait avoir lieu, cette opération serait le "plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien", a-t-il déclaré.

Le Hamas dit ne pas avoir de "problème majeur" quant à une proposition de trêve égyptienne

Les efforts pour parvenir à une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza semblent avoir progressé dimanche, le mouvement terroriste affirmant n'avoir relevé aucun "problème majeur" quant à une dernière proposition de cessez-le-feu associé à la libération des otages. "L'atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué un responsable du Hamas à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.  "Aucun problème majeur n'est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition" remise par l'Egypte, a affirmé ce responsable.

Biden et Netanhayou ont parlé de la libération d'otages et d'un cessez-le-feu

Le président des Etats-Unis Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont parlé de nouveau dimanche au téléphone du conflit dans la bande de Gaza, notamment de la libération des otages détenus par le Hamas et d'un cessez-le-feu. Les deux Etats alliés ont "passé en revue les discussions en cours sur la libération d'otages ainsi que sur un cessez-le-feu immédiat à Gaza", a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, alors que les efforts diplomatiques en ce sens s'intensifient ce dimanche.

La future jetée à Gaza ne pourra pas remplacement l'acheminement terrestre d'aide

La jetée en construction à Gaza devrait permettre d'ici "deux à trois semaines" d'acheminer davantage d'aide humanitaire dans le territoire palestinien bombardé et assiégé par Israël, a indiqué dimanche la Maison Blanche. Mais cet acheminement par mer ne pourra se substituer aux convois terrestres, a souligné dimanche un porte-parole du Conseil de sécurité nationale John Kirby.

Cette installation "permettra assurément d'augmenter le volume de l'aide acheminée", mais "rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent" à Gaza, a déclaré John Kirby lors d'une interview sur ABC. "Il faudra probablement attendre deux à trois semaines avant une opération", a-t-il précisé. Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison d'aide humanitaire par voie terrestre dans une bande de Gaza frappée par un désastre humanitaire, le président américain Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel.

"Un accord maintenant"

Ces tractations diplomatiques se font, en attendant la réponse du Hamas à la contre-proposition israélienne. Les détails de cette proposition n'ont pas filtré mais selon le site Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza. Pendant ce temps, la pression interne sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne cesse de s'accentuer. Samedi soir, des milliers de personnes se sont rassemblées à Tel Aviv pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.

Ce jour-là, le Hamas ont mené une attaque sans précédent sur Israël entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevés et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les États-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan du Hamas dimanche.

"Un accord, maintenant !" ont scandé samedi soir les manifestants, tout en appelant le gouvernement Netanyahu à démissionner. Peu avant, le Hamas avait diffusé une vidéo montrant deux otages, Keith Siegel, 64 ans, et Omri Miran, 47 ans. C'est la deuxième vidéo diffusée en quelques jours par le Hamas. Lors du rassemblement à Tel-Aviv, le père de Omri Miran a exhorté le Hamas à "faire preuve d'humanité", lui demandant également de "prendre une décision maintenant".

Frappes et tirs d'artillerie

Sur le terrain, pas d'accalmie. Tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui aux troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l'armée dimanche. Selon un correspondant de l'AFP, l'armée israélienne a effectué des frappes aériennes et des tirs d'artillerie dans plusieurs zones de la bande de Gaza, notamment à Khan Younès et Rafah, deux villes du sud du territoire, ainsi qu'à Gaza-Ville (nord). Au total, 66 Palestiniens sont morts en 24 heures, selon le Hamas.

"Nous sommes fatigués après sept mois de déplacement et de lutte dans les camps. Nous avons donc insisté pour rentrer et rester dans une tente sur les décombres de notre maison", à Khan Younès, a dit à l'AFPTV Abdelqader Mohammed Qwaider.

Outre les destructions et le bilan humain lourd, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.

Samedi, un navire britannique a quitté Chypre pour héberger des centaines de membres de l'armée américaine qui construisent une jetée artificielle à Gaza afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Dans la foulée, Chypre a annoncé qu'un navire chargé d'aide, revenu de Gaza début avril après qu'une frappe israélienne a tué sept travailleurs humanitaires, repartait en direction du territoire palestinien. L'armée israélienne a indiqué samedi que 25.000 camions d'aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23.000 camions.