Les États-Unis au bord de la paralysie budgétaire avant Noël
Y aura-t-il un "shutdown" pour les fêtes aux États-Unis ? Le Congrès américain s'efforce d'empêcher ce scénario très impopulaire auprès des Américains avant minuit heure locale, car cela mettrait des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, le gel de plusieurs aides sociales ou encore la fermeture de certaines crèches.
Un "shutdown" pour les fêtes ? Le Congrès américain s'efforce vendredi de parvenir rapidement à un nouvel accord budgétaire qui permettrait d'éviter une paralysie des services publics fédéraux juste avant Noël. À minuit heure locale, l'État fédéral se retrouvera en situation effective de "shutdown". À la clé : le chômage technique pour des centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs aides sociales ou encore la fermeture de certaines crèches.
Une situation extrêmement impopulaire auprès des Américains, d'autant plus à l'approche de Noël. À un peu moins de dix heures de cette possible paralysie budgétaire, le nouveau plan côté républicain serait de revenir à un texte qui assure le financement de l'Etat fédéral jusqu'à mi-mars. Il comprendrait notamment plus de 100 milliards de dollars d'aide destinés à des régions américaines récemment sinistrées par des catastrophes naturelles.
Une somme déjà présente dans un premier texte annoncé mardi par le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, à la suite de négociations avec les démocrates. L'accord aurait permis de repousser toute menace de "shutdown", mais a été torpillé spectaculairement le lendemain par Elon Musk puis Donald Trump.
"President Musk"
L'homme le plus riche du monde, devenu allié du milliardaire républicain, avait lancé une virulente salve de posts sur son réseau social X pour exprimer son opposition, exhortant les élus à "tuer le texte". Le président élu lui avait emboîté le pas dans la soirée et avait dénoncé un texte "ridicule et extraordinairement onéreux".
Ce rebondissement avait pris de court le Congrès et obligé les responsables des négociations à repartir de zéro. Il a aussi donné un aperçu d'une présidence Trump 2.0 avant même la prise de fonctions du républicain le 20 janvier. Avec un style - similaire à son premier mandat - ne s'embarrassant pas des conventions, quitte à provoquer un certain chaos.
L'opposition fracassante d'Elon Musk a également illustré l'influence grandissante du patron de SpaceX et Tesla sur les grandes décisions politiques. Au point, pour certains élus démocrates, d'ironiser sur un "président Musk", auprès duquel Donald Trump serait réduit à un rôle de vassal.
Principal responsable des négociations, Mike Johnson est pressé d'un côté par les démocrates de revenir au texte sur lequel ils s'étaient entendus, et de l'autre par certains élus conservateurs qui refusent en bloc tout texte qui ne comprendrait pas de coupe budgétaire pour compenser les nouvelles aides.
"S'il y a un 'shutdown' du gouvernement, qu'il commence maintenant, sous Biden, mais pas sous Trump"
Au vu des divisions dans le camp républicain et des règles de vote, l'influent élu républicain James Comer avait prévenu jeudi que pour que le Congrès adopte un texte budgétaire, il faudrait "évidemment avoir des soutiens côté démocrate". Le nouveau plan évoqué vendredi après-midi n'impliquerait pas de relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis, alors que l'absence d'une telle provision dans le premier texte avait été la raison principale de l'opposition de Donald Trump.
Le président élu en avait même fait une condition sine qua non pour tout nouvel accord budgétaire, sans quoi il se battrait "jusqu'au bout" contre. Il n'avait pas encore réagi en début d'après-midi vendredi au nouveau plan évoqué. En attendant, chaque parti pointe déjà l'autre du doigt pour attribuer la responsabilité d'une éventuelle paralysie budgétaire.
"S'il y a un 'shutdown' du gouvernement, qu'il commence maintenant, sous Biden, mais pas sous Trump", a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social vendredi matin. "C'est un problème que Biden doit résoudre, mais si les républicains peuvent aider (...) ils le feront !", a-t-il ajouté. Pour la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, ce sont au contraire les républicains qui ont fait "exploser" l'accord. "Il revient aux républicains au Congrès de résoudre le bazar qu'ils ont créé", a-t-elle déclaré lors d'un point presse.