Les États-Unis ont annoncé lundi une longue série de chefs d'inculpation à l'encontre de la dirigeante de Huawei au cœur d'un bras de fer diplomatico-judiciaire mais aussi du géant chinois des télécoms lui-même, dans deux affaires qui risquent d'envenimer les tensions entre Washington et Pékin.
La directrice financière inculpée. Le ministère américain de la Justice a ainsi dévoilé treize chefs d'inculpation, liés à des violations des sanctions américaines contre l'Iran, à l'encontre du groupe chinois et de sa directrice financière Meng Wanzhou, arrêtée au Canada à la demande des enquêteurs américains. Parallèlement, il a inculpé deux filiales de Huawei, notamment d'association de malfaiteurs en vue de voler des secrets industriels, en l'occurrence des technologies cellulaires au détriment de l'américain T-Mobile. En tout, ces deux filiales, Huawei Device Co., Ltd. et Huawei Device Co. USA, sont visées par dix chefs d'inculpation.
Des "actions éhontées et persistantes". "Ces deux séries d'inculpations mettent au jour les actions éhontées et persistantes de Huawei pour exploiter les sociétés et institutions financières américaines et pour menacer la concurrence mondiale libre et équitable", a déclaré le directeur du FBI Christopher Wray. L'arrestation début décembre à Vancouver de Meng Wanzhou a déjà provoqué des remous entre les États-Unis et le Canada d'une part, et la Chine de l'autre. En liberté surveillée, la dirigeante de Huawei doit bientôt comparaître devant un juge canadien dans le cadre de la procédure d'extradition lancée par les États-Unis. Washington a confirmé qu'une demande formelle d'extradition serait présentée avant la date butoir du 30 janvier.
*Le terme 'inculpation/inculpé' n'existe plus dans la procédure judiciaire française mais est toujours employé aux États-Unis. Europe1.fr a choisi de conserver le terme employé par les autorités judiciaires locales.