Les États-Unis ont annoncé qu'ils se retiraient de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), accusant l'institution d'être "anti-israélienne", a annoncé jeudi sa directrice générale, Irina Bokova.
Un statut d'observateur. "Je regrette profondément la décision des États-Unis d'Amérique de se retirer de l'Unesco, dont j’ai reçu la notification officielle par lettre du secrétaire d’État américain Rex Tillerson", déclare-t-elle dans un communiqué. Les États-Unis conserveront un statut d'observateur, a précisé le Département d'État américain, en lieu et place de leur représentation à l'agence onusienne basée à Paris.
Suspension de la contribution américaine dès 2011. "En 2011, à l’annonce de la suspension de la contribution financière américaine (…), j'ai déjà exprimé ma conviction que jamais l'Unesco n'a été aussi importante pour les États-Unis, de même que les États-Unis pour l’Unesco", poursuit Irina Bokova. "Cette vérité est encore plus manifeste aujourd’hui, au moment où la montée de l'extrémisme violent et du terrorisme appelle à forger de nouvelles réponses à long terme pour la paix et la sécurité dans le monde", ajoute-t-elle. Les États-Unis, alliés d'Israël, avaient déjà cessé leur contribution financière à l'Unesco en 2011 à la suite de l'admission de la Palestine.
Le classement d'Hébron fait polémique. Début juillet, les États-Unis avaient prévenu qu'ils revoyaient leurs liens avec l'Unesco, qualifiant d'"affront à l'histoire" sa décision de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, "zone protégée" du patrimoine mondial. Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a inscrit la vieille ville d'Hébron sur cette liste en tant que site "d'une valeur universelle exceptionnelle". Haut lieu de tensions, Hébron abrite une population de 200.000 Palestiniens et de quelque centaines de colons israéliens, qui sont retranchés dans une enclave protégée par des soldats près d'un lieu saint.
RÉACTIONS
Israël a salué l'annonce du retrait des États-Unis de l'Unesco comme le début d'une "nouvelle ère" aux Nations unies et la preuve qu'il y avait "un prix" à payer pour ses positions anti-israéliennes. "Nous entrons dans une nouvelle ère aux Nations unies : celle où, quand on pratique la discrimination contre Israël, il faut en payer le prix", a dit dans un communiqué l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU. De son côté, la France, qui brigue la tête de l'organisation, a "regretté" le retrait américain et estimé que cette décision donnait "une signification nouvelle" à la candidature française.