Les milieux financiers entrent dans la danse en Catalogne. La situation instable, après l'organisation houleuse d'un référendum sur l'indépendance dimanche dernier, inquiète les acteurs économiques, suscitant déjà un mouvement de délocalisations. L'annonce, jeudi, du départ de Banc Sabadell, le deuxième établissement bancaire catalan, a ainsi marqué un coup de tonnerre qui pourrait avoir des conséquences directes sur la feuille de route des indépendantistes.
Face au risque d'une déclaration unilatérale d'indépendance, et donc d'une sortie de la zone euro, la cinquième banque d'Espagne a préféré déplacer son siège de Barcelone à Alicante, dans le sud du pays, où elle dispose déjà d'un centre opérationnel. L'exécutif catalan a tout fait pour éviter ce départ. "Nous avons besoin d'un cadre légal stable", répondent les dirigeants de Sabadell, dont l'action a gagné près de six points jeudi soir après l'annonce de cette décision.
Un début de panique favorable à Madrid. Vendredi, c'est la Caixa, la plus grande banque de Catalogne, qui devrait officialiser son déménagement. Mardi, un groupe spécialisé dans les biotechnologies et coté en bourse à Madrid, Oryzon, a également fait ses valises. À leur image, toutes les grandes multinationales sont en train de préparer des plans B en cas de proclamation de l'indépendance.
Les craintes sont renforcées par l'intervention défavorable des agences de notation. Fitch a ainsi annoncé jeudi avoir placé sous surveillance en vue d'un éventuel abaissement la note de la dette de la Catalogne, déjà en catégorie spéculative "BB". Et à Madrid, on compte sur ce début de panique pour faire reculer les séparatistes.