Après une odyssée de 1.500 kilomètres, les 450 hommes, 80 femmes dont au moins 7 enceintes, 89 adolescents et onze enfants de moins 13 ans présents à bord de l'Aquarius ont commencé à entrer dans le port de Valence à l'aube, dimanche matin. Un premier bateau transportant une partie de ces migrants, le navire italien Dattilo, est entré dans le port un peu avant 6h30. Deux heures plus tard, l'Aquarius a également mouillé dans le port espagnol, avant un ultime navire battant pavillon italien : l'Orione, qui doit arriver d'ici la mi-journée en transportant le reste des migrants.
Voilà #Aquariuspic.twitter.com/BwHzrOvbpZ
— Henry de Laguérie (@henrydelaguerie) 17 juin 2018
Un kit humanitaire distribué. 274 premiers migrants dont 60 mineurs sont arrivés à bord d'un bateau de la navire de la marine italienne, le Dattilo. Les autres les suivront d'ici 12 heures, selon les prévisions des autorités, à bord de l'Aquarius et d'un autre navire militaire italien, l'Orione. Des médecins et des infirmières sont à bord de ce premier bateau. Les réfugiés seront identifiés par la Guarda civile. Puis, la Croix-Rouge leur distribuera un kit humanitaire. "Ce sont des vêtements, du savon, des rasoirs, du gel douche, des brosses à dents… Pour qu'ils puissent prendre soin d'eux", explique Antonio Valorio, l'un des responsables de l'opération, au micro d'Europe 1.
Llega a #València el Dattilo, el primero de los buques que acompaña al #Aquarius. El procedimiento sigue su curso, subirá personal de sanidad exterior. pic.twitter.com/0hd0mI2Ccl
— GVA 112CV (@GVA112) 17 juin 2018
Un dispositif d'accueil exceptionnel. Sur le port de Valence, des tentes ont été montées et des ambulances pré-positionnées pour accueillir les migrants. Une banderole clamant "Bienvenue chez vous", dans différentes langues, a été déployée alors que l'arrivée de l'Aquarius a déclenché un élan de solidarité. "Les gens se proposent pour tout ce qui se présente : servir de traducteur, offrir un logement", expliquait Johnson Tamayo, artiste de 51 ans, l'un des très nombreux bénévoles mobilisés par la Croix-Rouge. Au total, le dispositif mis en place pour cet accueil exceptionnel mobilise 2.320 personnes dont environ 1.000 bénévoles et 470 traducteurs. L'événement est ultra médiatisé, avec plus de 600 journalistes accrédités.
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La situation des migrants examinée au cas par cas. Une fois arrivés à bon port, les migrants de l'Aquarius devront attendre que leur situation soit examinée au cas par cas. Chaque migrant "saura s'il a le statut de réfugié, si c'est un migrant économique" mais aussi "s'il est coupable de certains délits qui le rendent passible d'expulsion", avait souligné vendredi la porte-parole du gouvernement espagnol, Isabel Celaa. Certains réfugiés doivent être accueillis en France, après l'examen de leur situation en Espagne, avait annoncé le gouvernement espagnol samedi.
Un geste "humanitaire" et "politique" pour Madrid. Tout juste arrivé au pouvoir, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez avait offert lundi d'accueillir les migrants sauvés par l'Aquarius dans la nuit du 9 au 10 juin au large de la Libye et à qui l'Italie et Malte refusaient d'ouvrir leurs ports. Un geste "humanitaire" mais aussi "politique" pour Madrid, destiné à impulser une réponse européenne commune face à la crise migratoire.
Des tensions entre dirigeants européens. Le refus de l'Italie et de son ministre de l'Intérieur Matteo Salvini (Ligue, extrême droite), homme fort du gouvernement, d'accueillir l'Aquarius a en effet plongé l'Europe dans une nouvelle crise sur la question migratoire et déclenché une passe d'armes diplomatiques entre la France et l'Italie. Le président français Emmanuel Macron a ainsi dénoncé la "part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" de Rome qui a indiqué en réponse refuser de recevoir les "leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d'immigration". Mais alors qu'un déjeuner vendredi entre Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Guiseppe Conte a permis d'apaiser les tensions, Matteo Salvini a persisté et signé samedi en réitérant l'interdiction aux ONG d'accéder aux ports de la péninsule.