L'organisation séparatiste basque ETA a annoncé jeudi sa dissolution et la fin de son activité politique après des décennies d'attentats, dans un communiqué publié par plusieurs médias espagnols. "L'ETA a totalement démantelé l'ensemble de ses structures. L'ETA déclare mettre fin à toute activité politique", écrit le groupe dans une "déclaration finale" datée du 3 mai et frappée de son sceau.
Annoncée dans une lettre mercredi. Mercredi, l'organisation indépendantiste avait annoncé sa dissolution dans une lettre publiée dans un journal en ligne. "L'ETA a décidé de mettre fin à son cycle historique et à sa fonction, mettant un terme à son parcours. En conséquence, l'ETA a dissous complètement toutes ses structures et considère son initiative politique terminée", y affirmait l'organisation.
Une dissolution en 15 minutes. La dissolution définitive de l'ETA a été confirmé plus tard dans la journée en une quinzaine de minutes par le directeur du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) à Genève, mettant fin à quelque 60 années de lutte armée. "Et voilà c'est fait, ça nous a pris 15 ans pour en arriver là et c'est terminé en 15 minutes", a déclaré David Harland, directeur exécutif de cette organisation privée spécialisée dans la résolution des conflits, à l'issue d'un bref discours au cours duquel il a lu le communiqué final d'ETA annonçant sa dissolution, ainsi qu'une lettre accompagnant ce communiqué, que l'organisation avait adressée au Centre. La décision de dissolution "a été officiellement communiquée aux gouvernements de France et d'Espagne", a ajouté David Harland, qui a ensuite invité l'assistance à observer une minute de silence "en souvenir des victimes des violences".
L'ETA, née en 1959 lors de la lutte contre le franquisme, a renoncé en octobre 2011 à la lutte armée, après 43 ans de violences au nom de l'indépendance du Pays basque et de la Navarre. Étape majeure vers la paix, elle a livré le 8 avril 2017 aux autorités françaises une liste de huit caches d'armes, toutes situées dans les Pyrénées-Atlantiques, un geste salué par Paris, mais insuffisant pour l'Espagne.