L'ex-numéro 2 d'un puissant cartel mexicain condamné à la prison à vie aux Etats-Unis

Ruben Oseguera-Gonzalez, fils du fondateur du cartel Jalisco Nueva Generacion, a été condamné vendredi aux États-Unis à la prison à vie pour trafic de drogue et usage illégal d'armes. "El Menchito" est responsable de nombreux meurtres au Mexique, notamment l'attaque d'un hélicoptère en 2015. Il a été extradé en 2020.
Ruben Oseguera-Gonzalez, ancien numéro deux d'un cartel mexicain particulièrement violent et fils de son fondateur, a été condamné vendredi aux États-Unis à la prison à vie pour trafic de drogue. "El Menchito", âgé aujourd'hui d'environ 35 ans, "avait une équipe entière de tueurs" qui travaillait pour lui, et a directement tué lui-même plusieurs personnes au Mexique, a martelé une juge fédérale de Washington en prononçant sa peine.
Il avait été arrêté au Mexique en 2015, extradé vers les États-Unis en 2020 et reconnu coupable en septembre dernier de trafic de drogue et d'usage illégal d'armes. Jalisco Nueva Generacion, fondé par son père Nemesio Oseguera, est apparu en 2010 et constitue l'une des organisations criminelles les plus importantes, les plus puissantes et les plus violentes du Mexique.
Le cartel fait partie des huit cartels désormais classés organisations terroristes par le gouvernement de Donald Trump. Le père, surnommé "El Mencho", est l'un des hommes les plus recherchés par le FBI, qui offre jusqu'à 15 millions de dollars pour sa capture. Le président américain a annoncé vouloir faire la "guerre" aux cartels de l'autre côté de la frontière, parlant d'une "grave menace" pour la "sécurité nationale", notamment en raison du fentanyl.
Il avait donné l'ordre d'abattre, en 2015, un hélicoptère des autorités mexicaines
"El Menchito" était justement accusé par la justice américaine d'avoir été, au début des années 2010, l'un des pionniers de l'importation de cet opioïde de synthèse aux États-Unis, où il tue des dizaines de milliers de personnes par an. Sa condamnation porte cependant sur la distribution, vers les États-Unis, de grandes quantités de cocaïne et de méthamphétamines, ainsi que de l'utilisation d'armes à feu.
Les procureurs ont demandé la peine la plus sévère en raison de "sa brutalité" et "du carnage qu'il a personnellement provoqué". Selon l'accusation, il avait notamment donné l'ordre d'abattre, en 2015, un hélicoptère des autorités mexicaines afin d'éviter d'être capturé, tuant neuf membres des forces de l'ordre. Son avocat Anthony Colombo a dénoncé, à l'issue du verdict, une peine "plus lourde que nécessaire", et a annoncé faire appel.
"Dans ce dossier, aucun fait n'a été commis aux États-Unis", a-t-il réagi auprès de l'AFP, accusant la justice américaine d'"outrepasser" sa compétence territoriale dans la lutte contre le trafic de drogue. "Ce procès aurait dû se tenir au Mexique", a-t-il ajouté. La justice américaine a poursuivi et condamné de nombreux barons mexicains de la drogue, dont Joaquin "El Chapo" Guzman, condamné en 2019 à la prison à perpétuité pour trafic de stupéfiants.