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Restes humains trouvés au Mexique : l'ONU se demande comment le parquet a pu rater des «preuves cruciales» en 2024

Europe 1 avec AFP . 2 min
Restes humains trouvés au Mexique : l'ONU se demande comment le parquet a pu rater des «preuves cruciales» en 2024
Restes humains trouvés au Mexique : l'ONU se demande comment le parquet a pu rater des «preuves cruciales» en 2024 ENRIQUE CASTRO / AFP / © ENRIQUE CASTRO / AFP

L'ONU a exprimé son inquiétude vendredi après la découverte de restes humains et d'objets personnels dans un ranch du Jalisco, au Mexique. Ces preuves, ignorées lors d'une perquisition en 2024, révèlent les horreurs du crime organisé, notamment les disparitions forcées liées au Cartel Jalisco Nueva Generación.

L'ONU s'est demandée vendredi comment le parquet du Jalisco (nord-ouest du Mexique) avait pu rater des "preuves cruciales" dans un ranch de la région en 2024, alors que des os calcinés et des vêtements par centaines y ont été découverts. "La découverte récente au Mexique de restes humains brûlés et de centaines d'objets personnels, tels que des chaussures et des vêtements, dans un camp apparemment dirigé par un cartel de la drogue, est un rappel profondément troublant du traumatisme des disparitions liées au crime organisé à travers le pays", souligne Elizabeth Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme dans un communiqué.

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"La découverte est d'autant plus troublante que ce site avait déjà été perquisitionné en septembre 2024 par la Garde nationale et le bureau du procureur de l'État du Jalisco, sans que des preuves cruciales soient détectées", s'est étonné Elizabeth Throssell. A l'époque, des restes osseux ayant subi une "exposition thermique" avaient été retrouvés, selon l'expression du parquet du Jalisco, qui avait décidé de terminer les recherches et l'enquête.

La porte-parole du Haut-Commissariat a noté l'engagement des autorités fédérales et étatiques "à examiner les omissions potentielles dans la conduite de l'opération de recherche initiale". Les premières enquêtes ont été "insuffisantes", a admis mercredi le parquet du Jalisco.  Le camp clandestin a été découvert début mars par des familles à la recherche de leurs proches disparus. Il aurait été utilisé par le Cartel Jalisco Nueva Generacion (CJNG) pour former des jeunes recrutés de force par cette organisation grâce à de fausses offres d'emploi, indique le Haut-Commissariat.

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"Tragédie humaine"

"Ils étaient soumis à des traitements cruels et ceux qui résistaient ou refusaient de se plier aux exigences du cartel étaient tués, ce que confirme la présence de fragments d'os et de restes humains calcinés sur le site", ajoute la porte-parole. Cette affaire renvoie le Mexique à la "tragédie humaine", dit l'ONU, de ses plus de 100.000 disparitions forcées, pour la plupart liées à la narco-violence. L'Etat du Jalisco est le plus touché, avec quelque 15.000 cas. C'est le fief du Cartel Jalisco Nueva generacion (CJNG), l'une des huit bandes criminelles d'Amérique latine placées par le président américain Donald Trump sur une liste d'organisations "terroristes". 

"Nous appelons les autorités mexicaines à garantir des enquêtes approfondies, indépendantes, impartiales et transparentes sur les crimes commis sur le site, à intensifier les efforts pour identifier les restes humains qui y ont été retrouvés et à permettre une participation significative des familles aux processus de recherche, d'enquête et de responsabilisation", exige-t-elle. "Compte tenu de l'impact plus large des disparitions au Mexique, nous exhortons également le gouvernement à renforcer les mesures de prévention et à assurer la protection et le soutien des familles des victimes de disparitions dans leur quête de vérité, de justice et de réparation", a encore demandé Elizabeth Throssell.