Le Premier ministre libanais Hassane Diab a annoncé lundi soir la démission de son gouvernement, à la suite du "séisme" provoqué par l'explosion meurtrière du port de Beyrouth. Le chef du gouvernement, qui se présente comme indépendant, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs, fustigeant la "corruption" ayant conduit à "ce séisme qui frappé le pays". "Aujourd'hui, j'annonce la démission de ce gouvernement", a-t-il dit dans un discours télévisé adressé aux Libanais.
Démissions en série
Depuis dimanche et face aux protestations d'une population éreintée, quatre ministres avaient déjà présenté leur démission : celui des Finances Ghazi Wazni, celle de la Justice Marie-Claude Najm, celle de l'Information Manal Abdel Samad et celui de l'Environnement Damianos Kattar. Le cabinet de Hassane Diab avait été formé en janvier après la démission de celui de Saad Hariri sous la pression d'un mouvement de contestation populaire inédit.
Samedi, Hassane Diab avait indiqué qu'il était prêt à rester dans ses fonctions pendant deux mois, jusqu'à l'organisation d'élections anticipées dans un pays dominé par le mouvement armé du Hezbollah, un allié de l'Iran et du régime de Bachar al-Assad en Syrie.
Les manifestants attendent du sang neuf
Du côté des manifestants rencontrés par Europe 1, l'annonce de la démission du gouvernement est vue comme "une première victoire". "On a pu se faire écouter, alors que normalement, on est un peuple silencieux. Il faut juste qu'on n'ait pas peur et qu'on continue à aller tout droit", explique une jeune femme dans la foule. Pour une autre, "les gens qui devraient se présenter, les candidats que nous voulons avoir dans notre gouvernement, devraient être issus du peuple. Ils doivent nous représenter nous, l'opinion publique du Liban".