La numéro trois des républicains à la Chambre des représentants Liz Cheney a annoncé mardi qu'elle voterait en faveur de la mise en accusation de Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" liée aux violences du Capitole, qui marquera l'ouverture d'une procédure historique de destitution. Dans un communiqué très cinglant, l'élue qui représente à Washington l'État très conservateur du Wyoming, affirme que l'attaque du siège du Congrès, en pleine séance extraordinaire le 6 janvier pour confirmer la victoire de Joe Biden face à Donald Trump, n'aurait "jamais pu arriver sans le président" sortant.
"Le président des États-Unis a convoqué cette foule hargneuse, rassemblé cette foule hargneuse et allumé la mèche de cette attaque" qui a fait cinq morts, accuse Liz Cheney. "Il n'y a jamais eu plus grande trahison par un président des États-Unis de ses fonctions et de son serment envers la Constitution", a-t-elle conclu en annonçant qu'elle voterait en faveur de l'acte d'accusation qui sera examiné à la Chambre dès mercredi.
Les républicains contre Trump ?
Majoritaires à la Chambre, les démocrates pensent avoir déjà assez de voix pour que l'acte d'accusation de Donald Trump pour "incitation à l'insurrection" soit adopté. Ce vote marquera l'ouverture d'une nouvelle procédure de destitution lancée contre le milliardaire républicain, à une semaine de son départ prévu de la Maison-Blanche le 20 janvier.
Jamais dans l'histoire des États-Unis un président n'a été mis en accusation ("impeached") à deux reprises. Contrairement à la première procédure de destitution qui l'avait visé pour l'affaire ukrainienne fin 2019 et début 2020, lorsqu'il avait été acquitté par le Sénat à majorité républicaine, plus de voix s'élèvent contre lui dans son parti.
Mitch McConnell indécis
Déjà deux autres républicains de la Chambre ont annoncé qu'ils voteraient pour sa mise en accusation. Et selon le New York Times et CNN, le chef des républicains au Sénat, le très influent Mitch McConnell, ne la voit pas d'un mauvais oeil, même s'il n'a pas encore dit s'il votera in fine pour destituer Donald Trump.
Celui qui avait tout fait pour faire barrage à la première procédure d'"impeachment" contre le président républicain, il y a tout juste un an, "a dit à son entourage qu'il pense que le président Trump a commis des infractions passibles de destitution", rapporte le quotidien new-yorkais. Il a aussi fait part de sa "satisfaction de voir les démocrates passer à l'acte pour le mettre en accusation, car il pense que cela permettra au parti de s'en débarrasser plus facilement", ajoute-t-il.