L'ONU dénonce des massacres ethniques au Burundi

burundi armée 1280
© MARCO LONGARI / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Selon l'ONU, la situation de ce pays plongé dans une crise politique est en train de se dégrader. 

L'ONU a dénoncé vendredi des massacres ethniques, des charniers et des viols collectifs au Burundi, en Afrique de l'est. Le pays est plongé depuis fin avril dans une grave crise politique.

Les signaux virent "au rouge". Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a averti que "tous les signaux d'alarme, y compris celui d'une dimension de plus en plus ethnique de la crise, sont en train de virer au rouge", ajoutant qu'un "effondrement complet de l'ordre public est imminent".

A l'origine, un conflit politique. Les affrontements politiques qui ont éclaté fin avril, à l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat ont fait au moins 439 morts et 200.000 déplacés, selon l'Onu. Malgré les recours de l'opposition, selon laquelle cette candidature était contraire à la Constitution et aux accords d'Arusha qui ont mis fin à la guerre civile en 2005, le chef de l'Etat a été reconduit le 21 juillet.

Un "désastre" est possible. Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a fait état plus précisément de violences sexuelles commises par des membres des services de sécurité burundais et de témoignages évoquant l'existence de charniers où les corps d'une centaine de victimes des violences de décembre seraient ensevelis. "Les groupes d'opposition armés devenant plus actifs et la dimension ethnique - au potentiel mortifère - réapparaissant, tout ceci aboutira inévitablement à un désastre, à moins que la trajectoire actuelle de dégradation rapide de la situation ne cesse", conclut-il.