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William Molinié, édité par Romain Rouillard , modifié à
Le sommet de l'Otan s'est achevé jeudi à Madrid et la question du positionnement de l'Alliance face à la Chine a été tranchée. Si Pékin n'est pas directement identifiée comme une menace au même titre que la Russie, elle a été présentée par l'organisation comme "un défi" pour ses intérêts.
ANALYSE

Comment l'Otan se positionne-t-elle face à Pékin ? Cette question a été largement abordée lors du sommet de l'Otan à Madrid qui s'est achevé jeudi et un consensus a été trouvé par les États membres. Mais trouver les mots justes pour désigner la Chine n'a pas été chose aisée. Dans son nouveau concept stratégique, document de 16 pages publié pendant le sommet, l'Alliance présente pour la première fois la Chine comme "un défi" pour ses intérêts, sans parler de "menace" au même titre que la Russie.

Néanmoins, la formulation n'est pas au goût de Pékin, qui considère que l'OTAN s'obstine à salir la politique étrangère chinoise. Ce dont le président français, Emmanuel Macron, se défend : "L'OTAN n'est pas une alliance contre la Chine. Mais il nous faut tenir compte, d'une part, des défis systémiques que pose la montée en puissance de la Chine dans cet espace et, d'autre part, de la contestation de l'ordre international que le partenariat entre la Chine et la Russie vise. Il y a un défi chinois, mais il n'y a pas une alliance qui veut s'opposer ou qui cherche un nouvel ennemi."

Prudence mais fermeté 

Si la prudence reste de mise, car il n'est pas question de mettre la Chine et la Russie sur le même plan, la fermeté l'est également. L'Otan reproche à Pékin ses opérations hybrides de cyber-malveillance, sa rhétorique jugée hostile ou encore ses activités de désinformation à l'encontre des alliés.

Les enjeux de sécurité de l'Atlantique-Nord sont de plus en plus liés à ceux de l'Indopacifique où la Chine rivalise désormais quasi frontalement avec les intérêts américains.