L'Union européenne a déclaré suivre "de très près et avec inquiétude" l'application de l'état d'urgence décrété en Turquie à la suite du coup d'Etat manqué du 15 juillet, après lequel Ankara a lancé une gigantesque purge.
Une première depuis 15 ans. Alors que la Turquie venait de vivre sa sa première journée en état d'urgence depuis 15 ans, la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, et le commissaire européen à l’Élargissement, Johannes Hahn, ont exprimé dans la soirée de jeudi la préoccupation de Bruxelles. "Nous suivons les développements concernant l'état d'urgence que la Turquie a déclaré après la tentative de coup d'Etat, que l'UE a condamné, de très près et avec inquiétude", ont-ils déclaré dans un communiqué.
Respect des droits de l'homme. L'entrée en vigueur de l'état d'urgence est survenue "dans la foulée des récentes décisions inacceptables concernant l'enseignement, la justice et les médias", ont-ils souligné. L'UE appelle donc une nouvelle fois les autorités turques "à respecter en toutes circonstances l'état de droit, les droits de l'Homme et les libertés fondamentales, y compris le droit de chacun à un procès équitable".
60.000 personnes touchées par la purge. L'appel de l'UE est intervenu alors que la vaste purge déclenchée par le président Recep Tayyip Erdogan après l'échec du coup d'Etat militaire contre lui continuait à plein régime. Près de 60.000 personnes, notamment des militaires, des juges, des journalistes ou des professeurs, ont été arrêtées, suspendues ou limogées. Jusqu'à présent, 10.410 personnes ont été placées en garde à vue et 4.060 ont été mises en détention, a indiqué le président turc lors d'une brève allocution à Ankara vendredi.