55 Palestiniens ont été tués, et plus de 2.000 blessés. Les heurts entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière de la bande de Gaza, lundi, ont été particulièrement sanglants. "C'est le bilan d'un crime de guerre. Il n'y a pas d'autre terme pour qualifier ce qui s'est passé", dénonce Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l'Unesco, invité d'Europe 1 mardi matin.
"Choper les gens comme du gibier". Celui qui se présente comme "l'un des négociateurs de la paix", en faveur d'une reconnaissance de l'Etat d'Israël, tire la sonnette d'alarme face à l'impunité de l'Etat d'Israël. "Pendant qu'on festoie à Jérusalem, son armée commet un crime de guerre. (…) Une armée régulière, extrêmement équipée, face à des foules de civils, a reçu l'ordre d'endiguer cette manifestation par des tirs à balles réelles. Onze bataillons de l'armée israéliennes ont été mobilisés, avec des franc-tireurs équipés de fusils à lunette, qui permettaient de choper les gens un peu comme du gibier dans une chasse", décrit-il.
Juger "les donneurs d'ordre de ce massacre". Elias Sanbar demande maintenant à ce que "l'on applique les mêmes règles" du droit international à tout le monde. "Des juridictions internationales peuvent décider de mener des enquêtes, et acheminer vers les tribunaux internationaux les donneurs d'ordre de ce massacre. On l'a vu pour d'autres pays, il n'y a pas de raison qu'Israël soit exempté", soutient l'ambassadeur de la Palestine à l'Unesco. Pour lui, cette impunité appelle d'autres bains de sang. "Tant que nous serons dans une zone de non-droit, nous aurons une répétition de ce type de drames".
"La société palestinienne n'en peut plus". De leurs côtés, Israël et les Etats-Unis accusent le Hamas de chercher l'affrontement. Un argument réfuté par Elias Sanbar. "Ce mouvement est parti de la société civile. Il est certain que certaines forces politiques, comme le Hamas ou d'autres, essaient de chevaucher la vague. Mais ça ne change rien à la nature du mouvement. Il y a des femmes, des enfants, et même beaucoup de monde sur des chaises roulantes… Ça n'est pas le Hamas. C'est la société qui n'en peut plus", défend-il. Elias Sanbar appelle à se montrer compréhensif quant à la colère du peuple palestinien. Car si Israël a fêté lundi le 70ème anniversaire de sa création, les Palestiniens, eux, marquaient "le 70ème anniversaire de la perte de leur terre natale".