Donald Trump devrait sortir de l'accord nucléaire iranien, a regretté mercredi à Washington le président français Emmanuel Macron, au lendemain de discussions sur le sujet avec son homologue américain. Il avait été plus tôt cité par les médias américains estimant que Donald Trump allait sortir de l'accord "pour des raisons de politique intérieure".
Pas de "volonté farouche de le défendre". "Je n'ai aucune information d'initié" mais "il m'a semblé encore hier qu'il n'avait pas une volonté farouche de le défendre", a expliqué Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse, rappelant que Donald Trump avait fait de la sortie de cet accord "un engagement de campagne qu'il a pris de longue date". "L'analyse rationnelle de la totalité de ses déclarations ne m'incite pas à penser qu'il fera tout pour maintenir" l'accord signé avec l'Iran pour empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique.
"Cet accord a du sens". Le président Trump, fervent opposant à l'accord signé en juillet 2015, doit annoncer le 12 mai s'il "déchire" ce texte âprement négocié alors que Emmanuel Macron était venu plaider pour un "nouvel accord" plus complet. Interrogé sur le fait que cette décision serait un échec pour lui, Emmanuel Macron a répondu : "mon action n'est pas de faire revenir Donald Trump sur les engagements qu'il prend chaque jour je ne suis ni Sisyphe ni Sacher-Masoch", faisant notamment référence à l'écrivain qui incarnait le masochisme. Il a toutefois continué à défendre le texte, affirmant qu'il voulait "démontrer que cet accord a du sens".
Vers un futur texte ? La proposition avancée par le président français à son homologue lors de sa visite d'Etat de trois jours est de préserver l'accord d'origine qui deviendrait le premier des "quatre piliers" d'un futur texte. Les autres "piliers" concernent l'après-2025, quand certaines clauses concernant les activités nucléaires vont expirer, mais aussi les missiles balistiques très controversés de Téhéran et son rôle jugé "déstabilisateur" dans la région. "Pour moi c'est un progrès, cela évite de tomber dans l'inconnu complet si la décision américaine est une sortie sèche", a fait valoir Emmanuel Macron. Il a confirmé que cette proposition était "une stratégie coordonnée avec nos partenaires européens, et pas une action individuelle".