Soldats et policiers ont repris position lundi autour de la place du 13 mai, au centre de la capitale malgache Antananarivo, pour interdire un rassemblement prévu par l'opposition à la mémoire des victimes des affrontements meurtriers de samedi.
Plus d'une centaine d'hommes en armes interdisaient depuis le début de la matinée aux piétons tous les accès à la place, théâtre historique de toutes les grandes manifestations de l'histoire de Madagascar.
Deux morts et seize blessés parmi les manifestants. Samedi, une manifestation de l'opposition sur cette place, interdite par les autorités, a dégénéré en violents affrontements entre un millier de personnes et les forces de l'ordre. Selon un bilan provisoire de source hospitalière, ces violences ont fait deux morts et seize blessés dans les rangs des manifestants.
Les organisateurs de la marche, qui accusent les forces de l'ordre d'avoir ouvert le feu à balles réelles sur leurs troupes, évoquent elles un bilan de cinq morts. Malgré l'interdiction des autorités, ils ont annoncé vouloir se rassembler lundi matin place du 13 mai en mémoire des victimes. Dimanche déjà, une centaine d'opposants s'y étaient rassemblés, après le départ des forces de l'ordre.
Le président dénonce "un coup d'État". À sept mois du premier tour des élections générales, les adversaires du gouvernement du président Hery Rajaonarimampianina l'accusent de vouloir les faire taire. Ils dénoncent notamment l'adoption récente de nouvelles lois électorales qui, selon eux, visent à favoriser le pouvoir.
De retour d'un séjour hors de la Grande île, le chef de l'État a en réponse dénoncé dimanche soir un "coup d'État". Lors d'une allocution à la télévision et sur les réseaux sociaux, il a appelé "tous les Malgaches au calme" et mis en garde "les fauteurs de troubles et ceux qui incitent à la haine et aux affrontements, en quête d'un bain de sang ou de perte en vie humaine".