"Un coup d'Etat inacceptable" : les dirigeants européens ont "condamné avec la plus grande fermeté l'arrestation du président du Mali et de son Premier ministre", a déclaré mardi Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet européen, la France demandant une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU. "Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n'était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées" contre les protagonistes, a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.
"Condamnation immédiate"
L'homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, a indiqué mardi avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition, coupables selon lui de tentative de "sabotage", dans ce qui s'apparente à un deuxième putsch en neuf mois. "Nous avons condamné avec la plus grande fermeté l'arrestation du président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs", a rapporté Emmanuel Macron.
"Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d'État dans le coup d'Etat inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate", a dit le président français.
Dans une déclaration de reprise en main malgré l'atterrement causé chez les Maliens et la large réprobation internationale, le colonel Goïta a reproché au président Bah Ndaw et au Premier ministre Moctar Ouane d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays sahélien en pleine tourmente.
Londres "très préoccupée"
La Minusma, l'Union africaine (UA), les États-Unis et l'Allemagne ont aussi condamné "fermement la tentative de coup de force". Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.
Le Royaume-Uni a demandé la "libération immédiate" et "inconditionnelle" du président et du Premier ministre de transition. Londres se dit "très préoccupée" par le risque "que les événements récents ne minent les efforts en cours pour restaurer l'ordre (constitutionnel) dans les temps impartis". Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi "au calme" au Mali et à la "libération inconditionnelle" Bah Ndaw et Moctar Ouane.