Le Musée national des Antiquités et Arts islamiques d'Alger, le plus ancien d'Algérie, a été "saccagé", des "objets volés" et des "bureaux incendiés", en marge de la manifestation contre un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, annonce samedi le ministère de la Culture. Inauguré en 1897, sous la colonisation française (1830-1962), ce musée, l'un des plus anciens d'Afrique, couvre 2.500 ans d'histoire de l'Art en Algérie.
"Un crime contre un patrimoine historique". Dans un communiqué, le ministère de la Culture dénonce "un crime contre un patrimoine historique qui couvre plusieurs étapes importantes de l'histoire populaire algérienne". Selon le ministère, des "criminels" ont profité de la marée humaine ayant vendredi envahi pacifiquement les rues du centre d'Alger, pour s'introduire dans le musée.
Photos publiées par le Ministère de la Culture, sur le saccage du musée des antiquités (Telemly). #algerpic.twitter.com/I0qlmpaDxS
— Leïla Beratto (@LeilaBeratto) 9 mars 2019
"Une partie des ailes du musée a été saccagée, des objets volés et des bureaux administratifs incendiés, ainsi que des documents et registres détruits", ajoute le ministère. Il précise que l'intervention rapide des pompiers a permis d'éviter que l'incendie ne se propage et que la police a réussi à récupérer un sabre datant de l'époque de la résistance algérienne à la conquête française de l'Algérie, dans la première moitié du 19ème siècle.
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Les mesures de sécurité ont été renforcées. La police enquête pour identifier les responsables, selon le ministère de la Culture qui précise que les mesures de sécurité ont été renforcées samedi et que des "criminels avaient déjà tenté (...) de s'introduire dans l'aile des antiquités, sans causer des dégâts", le 1er mars, jour qui était également un vendredi de manifestation.
Le musée des Antiquités et Arts islamiques est situé près d'un carrefour dont l'une des avenues mène vers la présidence de la République, à environ 2 km de là. Vendredi, ce carrefour a été le théâtre d'affrontements : des policiers empêchaient des groupes de jeunes d'y accéder, à l'instar des vendredis précédents, alors que le cortège qui a défilé pacifiquement durant plusieurs heures, se dispersait dans le calme.