Un homme d'une trentaine d'années a été tué par balle dimanche à Kinshasa par la police en marge des marches des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo, a appris l'AFP de source hospitalière. "Depuis 7h, nous avons reçu trois blessés liés à la marche des catholiques dont deux blessés graves par armes à feu. Le troisième qui a reçu une balle à la poitrine est décédé", a déclaré le docteur François Kajingulu, médecin directeur de l'hôpital St Joseph de Limete, dans le centre de Kinshasa.
Une marche dispersée dans le nord-est. Une marche des catholiques contre le maintien au pouvoir du président Kabila a par ailleurs été dispersée par la police dimanche après la messe à la cathédrale de Kisangani dans le nord-est de la République démocratique du Congo, faisant également des blessés, selon l'AFP. Des centaines de fidèles qui sortaient de la messe ont commencé à marcher avant d'être dispersés par les forces de sécurité qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles. Deux personnes au moins ont été blessés par balles, selon ce correspondant. Les fidèles se sont repliés dans l'enceinte de la paroisse chantant le "Debout Congolais", l'hymne nationale de la RDC.
Trois prêtres interpellés. Trois prêtres ont en outre été interpellés alors qu'ils étaient à la tête d'une marche avec les fidèles de la paroisse Saint Pierre de Wagenia, dans l'est de la ville. Ils ont ensuite été mis dans une jeep de la police et emmenés par des agents. Dans la commune populaire de Mangobo, dans le nord de Kisangani, les habitants affluaient dans les rues et plusieurs groupes de jeunes gens se retrouvaient à quelque 50 mètres des militaires de la garde républicaine, unité spéciale chargée de la protection du président Joseph Kabila.
Des marches chrétiennes anti-Kabila. Ces marches sont organisées à l'appel du Comité laïc de coordination (CLC), un collectif d'intellectuels proche de l'Église catholique, qui demandent à Joseph Kabila de dire publiquement qu'il ne sera pas candidat aux élections prévues le 23 décembre 2018. Le mandat du président s'est achevé officiellement le 20 décembre 2016. À Kinshasa, la marche a été interdite mais la police s'est donnée pour objectif de faire "zéro mort" lors de cette troisième marche. Les deux précédentes les 31 décembre et 21 janvier avaient fait une quinzaine de morts selon l'Église, deux d'après les autorités.