Maroc séisme 1:31
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Inès Zeghloul (envoyée spéciale à Moulay Brahim, au Maroc) / Crédit photo : CARL COURT / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP , modifié à
Alors que les secouristes tentent de sauver les derniers survivants sous les décombres, les populations de la région reculée de l'Atlas, au Maroc, commencent à compter leurs morts. Touchés de plein fouet par le séisme, ce vendredi soir, dans ces villages isolés dans les montagnes, des familles entières ont été décimées et les survivants doivent creuser eux-mêmes les tombes de leurs proches.

Pour les secouristes, chaque minute compte. Au Maroc, ils sont à pied d'œuvre pour tenter de trouver des survivants dans les décombres, mais aussi acheminer de l'aide dans la région reculée de l'Atlas, où des villages entiers ont été rayés de la carte. Les populations comptent leurs morts sous les abris de fortune alors que l'hiver pointe déjà. En quelques secondes, tout s'est écroulé : le pays dénombre actuellement 2.122 morts et plus de 2.400 blessés, selon le dernier bilan provisoire après le séisme qui a bouleversé la région, ce vendredi soir.

Dans ces villages isolés dans les montagnes, des familles entières ont été décimées. Les survivants, désespérés, ont tout perdu et ils doivent creuser eux-mêmes les tombes de leurs proches. À Moulay Brahim, non loin de l'épicentre du tremblement de terre, l'espoir a laissé place à la désolation. Le regard vide, Mohamed, erre sans but sur la route sinueuse qui longe le village. "Tout le monde est mort : ma femme et tous mes enfants. Je suis très triste, très triste. Je suis tout seul désormais. Rendez-vous compte : ma fille aînée est morte dans mes bras", raconte-t-il au micro d'Europe 1.

Sans aide, les survivants s'organisent

En contrebas, sa maison en ruine se fond parfaitement dans le décor apocalyptique. Les habitants creusent les gravats pour y enterrer leurs morts à la tombée de la nuit, alors que le froid s'abat sur la montagne. Un camion fait un arrêt rapide, des hommes jettent des couvertures aux habitants. Cela fait deux jours qu'Ali les attend de pied ferme.

"Nous avons disposé des petits trucs par terre pour pouvoir dormir : des matelas, des tapis. C'est ce que l'on a pu sauver de nos maisons. La mienne est totalement fissurée, mais elle ne s'est pas effondrée. On a quand même peur de dormir dedans parce que franchement ça peut tomber à tout moment", décrit-il. Mais ici les sinistrés n'arrivent pas à dormir sous leurs tentes de fortune faites de bois et de draps, ils ont encore la peur au ventre, celle d'une nouvelle secousse.