Mayotte : la Russie dénonce la «militarisation» de l'archipel et la souveraineté française

Jeudi 27 mars, Moscou a dénoncé la souveraineté française à Mayotte ainsi que la "militarisation" de l'archipel par Paris. Selon la Russsie, la France contrôlerait "illégalement" Mayotte, récemment détruite par le passage du cyclone Chido. Selon la diplomatie russe, "les aspirations militaristes de l'administration du président français Emmanuel Macron vont bien au-delà de l'Union européenne."
La diplomatie russe a dénoncé jeudi 27 mars la "militarisation" de Mayotte et accusé Paris d'"illégalement" contrôler cet archipel, après la récente annonce d'un renforcement de la présence militaire française dans ce département d'outre-mer.
Mayotte contrôlée "illégalement" par la France
"La Russie s'oppose systématiquement à la militarisation injustifiée de tout territoire, avec des conséquences dangereuses pour la paix et la sécurité de certaines régions", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova au cours d'un point presse.
"Cela s'applique pleinement à la zone hautement sensible de l'océan Indien", a-t-elle ajouté, jugeant que "les aspirations militaristes de l'administration (du président français Emmanuel) Macron vont bien au-delà de l'Union européenne".
Mayotte est un département français de l'océan Indien, dont la souveraineté est toujours revendiquée par les Comores, un pays indépendant de la France depuis 1975.
Maria Zakharova faisait référence à des déclarations du ministre français des Outre-mer Manuel Valls au Parlement, plus tôt en mars. Selon elle, il avait parlé d'un "projet de construction" d'une nouvelle base militaire.
Un projet de "soutien de la base navale" française en cours
Manuel Valls avait en fait évoqué un futur "soutien de la base navale" française existante à Mayotte ainsi qu'un "soutien des bâtiments de la Marine nationale". Il n'a en revanche pas évoqué la création d'une nouvelle base, avait à l'époque précisé son entourage à l'AFP.
Les Comores voisines avaient critiqué ce projet. "A mon sens, décider de militariser à outrance Mayotte n'est pas la réponse appropriée", avait déclaré le ministre comorien de l'Intérieur Fakridine Mahamoud, mettant en avant un risque d'exacerbation des "tensions".
La porte-parole russe Maria Zakharova a en outre affirmé qu'"en vertu du droit international, cette île appartient à l'union des Comores". Elle a estimé que la base militaire servait notamment à assurer le "contrôle d'un territoire d'outre-mer détenu illégalement", y voyant un "des derniers vestiges de l'époque coloniale".
Au moment de la proclamation de l'indépendance des Comores, Mayotte a choisi de rester en France par deux référendums en 1974 et 1976. Le bras de mer séparant l'archipel des Comores de Mayotte, devenu un département français en 2011, est une route migratoire aussi empruntée que meurtrière.