Mayotte, 101e département français, le plus pauvre aussi, a été ravagée par le cyclone Chido il y a quatre jours. Des centaines, peut-être des milliers de morts sur cette île éloignée de milliers de kilomètres de l’Hexagone, une île devenue colonie française en 1843 et qui, malgré les difficultés et les coûts qu’elle engendre, représente un enjeu stratégique pour Paris. Car Mayotte, c’est aussi une situation géographique essentielle pour les services français et ce que l’on appelle "les grandes oreilles" de la France.

Une pépite du renseignement français

Mayotte, une pépite naturelle avec son lagon exceptionnel mais aussi une pépite du renseignement français. Il n’y a que de rares points de vue pour apercevoir les paraboles d’écoute satellite dont dispose la France sur place.

Les grandes antennes blanches orientables se fondent dans l’île de la Petite-Terre, entre océan et cratère de volcan éteint. Sur Google Earth, le site est flouté, sur Google Maps, aucune indication quant aux activités développées dans ces bâtiments situés entre un stand de tir et la centrale électrique.

Une source de renseignements essentielle

Le site de renseignement électromagnétique a été mis en chantier en 1998 par la DGSE française, en collaboration avec les services allemands pour amortir les coûts. Objectif : intercepter et traiter toutes les données électroniques transitant au-dessus de l’Afrique, du Moyen-Orient et également en direction de l’Asie.

Une vision stratégique vieille de plus de 25 ans qui révèle toute sa justesse aujourd’hui. La zone surveillée par ces paraboles est plus agitée que jamais. 300 hommes de la légion étrangère sont aussi présents à côté du centre d’écoute. En 2011, faire de Mayotte un département, avec toutes les conséquences que l'on connaît, était aussi une manière de sécuriser en territoire français cette source de renseignements, si nécessaire à nos services dans cette région dorénavant si sensible.