Quarante neuf migrants sont morts asphyxiés dans la cale d'un bateau de pêche, en Méditerranée. Ils ont été retrouvés samedi au cours d'une opération de la Marine italienne, au large de la Libye, tandis que des centaines de réfugiés tentaient de gagner l'Europe via les îles grecques et l'Italie. "Opération de secours en cours sur un bateau (...). De nombreux migrants secourus. Au moins quarante morts", avait annoncé à la mi-journée la Marine italienne sur son compte Twitter. Le bilan a été relevé à 49 décès par la préfecture de Catane, en Sicile, dimanche après-midi.
Vraisemblablement intoxiqués par les émanations de carburant. Le bateau de pêche a été repéré vers 7h, samedi, par un hélicoptère de la Marine à environ 21 milles au nord des côtes libyennes, au sud de l'île italienne de Lampedusa. Dans l'après-midi, les 312 survivants (dont 45 femmes et 3 enfants), récupérés par le patrouilleur "Cigala Fulgosi", ont été transférés à bord d'un navire norvégien, le "Siem Pilot", qui participe à l'opération européenne Triton coordonnée par l'agence Frontex, a précisé la marine. Selon la chaîne de télévision RaiNews, le bateau de pêche était "surchargé et commençait à couler" quand les secours sont arrivés. Selon le journal il Corriere della Sera, les personnes mortes, vraisemblablement intoxiquées par les émanations de carburant, étaient dans leur grande majorité des hommes mariés ayant laissé à leurs épouses les places jugées plus "sûres" sur le pont.
Des récits terrifiants. D'après les récits des migrants arrivés en Italie par la Méditerranée, les passeurs ont l'habitude d'entasser dans la cale les migrants ayant payé le moins cher, en général originaires d'Afrique sub-saharienne. Piégés dans un espace si confiné, ces migrants courent le risque de mourir étouffés ou asphyxiés par les émanations de carburant, ou encore noyés si le bateau prend l'eau. Très souvent, les passeurs ou les passagers du pont font usage de violences pendant la traversée pour empêcher ceux de la soute de sortir : sur ces embarcations toujours surchargées, le moindre mouvement peut faire chavirer le bateau. Les survivants du naufrage ayant fait plus de 200 morts le 5 août avaient ainsi parlé de coups de couteau, de ceinture et de bâton.