Le président français Emmanuel Macron a estimé mardi qu'il y avait besoin "de solutions humaines" pour les opérations de secours de migrants en Méditerranée, comme pour le navire Sea-Watch 3 bloqué près de l'Italie avec 47 migrants depuis 10 jours.
Macron pour un partage de la prise en charge des migrants. Emmanuel Macron a estimé que ces migrants devraient être débarqués dans le port le plus proche, dans ce cas "en Italie". Il a plaidé pour un partage de la prise en charge des migrants ensuite, affirmant que la France y est engagée, y compris pour ce navire.
"Plus que jamais nous avons besoin de solutions humaines", a déclaré le président lors de la conférence de presse à l'issue du sommet des pays du sud de la Méditerranée à Nicosie, en présence du chef de gouvernement italien Giuseppe Conte. Ce dernier a souligné de son côté que les migrations "sont un défi crucial".
Macron réaffirme le "principe d'une responsabilité partagée". "L'Europe risque d'imploser parce qu'elle traîne pour trouver des solutions aux problèmes" et "parce qu'elle ne trouve pas de solutions pour partager", a-t-il déploré alors que des tensions sont apparues ces derniers mois entre Rome et Paris sur cette question. Il a tenu à réaffirmer le "principe d'une responsabilité partagée" pour gérer les arrivées de migrants dans l'Union européenne.
Dans leur déclaration finale à l'issue du sommet, les sept pays européens du sud de la Méditerranée -France, Italie, Grèce, Chypre, Malte, Espagne, Portugal- ont réaffirmé la nécessité de mettre en place des mécanismes opérationnels de répartition des personnes ayant droit à l'asile.
La CEDH demande à l'Italie d'apporter soins et nourriture aux migrants. Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a demandé mardi au gouvernement italien de "prendre toutes les mesures nécessaires, aussi rapidement que possible", pour apporter aux migrants à bord du Sea-Watch 3 des soins médicaux, de l'eau et de la nourriture. L'ONG allemande Sea-Watch avait annoncé mardi avoir saisi la CEDH contre l'Italie après son refus d'accueillir les 47 migrants secourus en Méditerranée.
Dans sa décision, la CEDH, le bras juridique du Conseil de l'Europe installé à Strasbourg, "n'a pas accédé aux demandes des requérants d'être débarqués", a écrit la cour dans un communiqué. Mais elle a demandé au gouvernement italien de "prendre toutes les mesures nécessaires, aussi rapidement que possible, pour apporter à tous les requérants les soins médicaux adéquats, la nourriture, l'eau et l'approvisionnement de base jugés nécessaires". Parmi les migrants figurent quinze mineurs non accompagnés, pour lesquels la CEDH demande que Rome "fournisse l'assistance légale adéquate".