Depuis une semaine, des centaines de migrants se retrouvent massés à la frontière polonaise, dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Une nouvelle crise diplomatique entre la Biélorussie et l'Union européenne, qui elle, y voit une tentative de déstabilisation et de division. Invité de Romain Desarbres sur Europe Midi, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, Clément Beaune, a affirmé la position de la France dans ce conflit.
Ne pas céder au chantage
Le président de la Biélorussie Alexandre Loukachenko "instrumentalise et organise des flux migratoires vers la frontière de ces trois pays européens en faisant pression", a affirmé le secrétaire d'État aux Affaires européennes. "Il faut tenir la frontière", a-t-il clamé. Si "certains parlent de guerre hybride pour déstabiliser et diviser l'Union européenne par le régime du président Alexandre Loukachenko", Clément Beaune assure qu'il s'agit d'une "attaque organisée". "Il faut de la solidarité européenne, incontestablement, nous sommes prêts à la porter et nous la portons depuis cet été", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.
Le rapatriement des migrants avec l'aide de l'ONU
"Le signal ne doit pas être celui de l'ouverture de la frontière, non pas par manque d'humanité, nous défendons toujours le droit d'asile, mais cela encouragerait Loukachenko à continuer cette pression", a-t-il souligné. Clément Beaune a confié travailler avec Charles Michel, le président du Conseil européen, et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour "organiser un certain nombre de retours par la voie de l'ONU soit depuis la Biélorussie soit depuis les zones frontières".
La France prête à aider la Pologne
Comme avec la Lituanie, la France, avec l'aide de l'Union européenne, se dit prête à apporter un soutien humanitaire et matériel à la Pologne. "Nous avons livré par exemple 1.500 lits, des rations de nourriture, des kits d'hygiène, des tapis de sol aux Lituaniens qui ont fait la demande", a-t-il rapporté. "Nous sommes prêts à le faire à l'égard des Polonais."
Le secrétaire d'État prévient une nouvelle fois : "Le message doit être très clair : la frontière de l'Europe, ce n'est pas Loukachenko qui décide de l'ouvrir."