A l'approche d'un sommet déterminant entre l'UE et la Turquie lundi, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes Harlem Désir plaide pour une "réponse coordonnée" de l'UE à la crise migratoire. "On ne peut accueillir des réfugiés, on ne peut préserver notre système d’asile que s’il y a le contrôle des frontières, que s’il y a la lutte contre les trafiquants d’être humains", affirme-t-il samedi dans la Matinale d'Europe 1.
"Il faut une réponse européenne". Il a également fait allusion à la politique de l'Allemagne dans ce domaine, qui avait ouvert des frontières aux réfugiés fin août et qui fait aujourd'hui front commun avec Paris pour convaincre la Turquie de mieux contrôler ses frontières. "L'Allemagne et Angela Merkel ont fait preuve d’une très grande générosité, ils ont voulu accueillir des réfugiés de guerre. Mais aujourd'hui, on se rend compte qu’il faut une réponse européenne. Il faut de la solidarité, mais il faut aussi lutter contre les passeurs."
L'ancien président de SOS Racisme a évoqué deux objectifs intra-communautaires du sommet de lundi : la mise en place des "hotspots" en Grèce et l'utilisation de l’aide humanitaire de 300 millions d'euros, accordée par l'UE à la Grèce. Près de 100.000 réfugiés pourraient y être bientôt bloqués, à cause de la fermeture des frontières de plusieurs de ses voisins. Les "hotspots" sont des centres destinés à enregistrer les exilés à leur arrivé dans l'Union européenne et à distinguer les migrants économiques des personnes qui peuvent demander l'asile politique.
Coopérer avec les principaux pays d'accueil. Les deux autres priorités de la rencontre de lundi touchent, selon lui, à la coopération avec les principaux pays d'accueil extra-européens de migrants. "Il faut mettre en oeuvre le plan d’action avec la Turquie pour accueillir les réfugiés le plus près possible de chez eux", a-t-il expliqué à propos des trois milliards d'euros accordés par Bruxelles à la Turquie. Avant d'ajouter : "Cette question doit aussi concerner le Liban et la Jordanie". Harlem Désir estime également que la Turquie doit "mieux contrôler sa frontière".
Les mineurs isolés de Calais en question. Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes s'est aussi félicité des résultats du sommet franco-britannique qui a eu lieu jeudi à Amiens, dans la Somme. Le Royaume-Uni a selon lui accepté d'accueillir les mineurs isolés à Calais qui ont de la famille directe en Grande-Bretagne, et qui sont particulièrement vulnérables. "C'est un des résultats les plus importants de la rencontre", insiste-t-il.