L'Aquarius était lundi "en route vers Marseille" après avoir demandé "à titre exceptionnel" aux autorités françaises l'autorisation de débarquer les 58 migrants secourus à son bord. "Aujourd'hui, nous faisons la demande solennelle et officielle aux autorités françaises" de donner, "de manière humanitaire, l'autorisation de débarquer" les rescapés, parmi lesquels 17 femmes (dont une est enceinte) et 18 mineurs, a indiqué le directeur des opérations de SOS Méditerranée, Frédéric Penard.
Quatre jours de navigation. Il est pour l'instant impossible de prévoir "quand le navire arrivera" sur les côtes françaises, a souligné Frédéric Penard lors d'une conférence de presse à Paris, l'Aquarius étant "toujours susceptible d'être mobilisé" pour une opération de sauvetage. Mais il faudrait "environ quatre jours" au navire, qui se trouve actuellement au large de la Libye, pour gagner Marseille, a précisé Francis Vallat, le président de l'ONG en France.
Regagner son port d'attache. Depuis le début de la crise provoquée cet été par la fermeture des ports italiens aux migrants, la France n'a jamais accepté de laisser débarquer les navires humanitaires, arguant qu'en vertu du droit maritime les naufragés doivent être débarqués dans le "port sûr" le plus proche. "Nous avons alerté d'autres pays mais nous avons du mal à imaginer que la France puisse refuser, compte tenu de la situation humanitaire", a ajouté Francis Vallat. Sans préjuger de la réponse, il a assuré qu'à aucun moment les autorités, qui ont été prévenues en amont, "ne nous ont dissuadés de monter vers Marseille".
“Critics says we are pirates and outlaws, yet we respect all the requirements of international maritime law and of our flag state. We would be in violation of the law if we handed over rescued people to Libyan coastguard.” @SOSMedIntl & @MSF LIVE Press Conference pic.twitter.com/H8wTLkk4zP
— MSF Sea (@MSF_Sea) 24 septembre 2018
Bientôt privé de pavillon. Pour SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF), qui ont affrété le navire, la situation est "extrêmement critique" puisque "nous risquons de perdre le pavillon du Panama au moment où nous toucherons terre", a fait valoir Frédéric Penard. Regagner Marseille, port d'attache du navire et siège de SOS Méditerranée, est donc crucial car dès lors que le navire sera à quai, il ne pourra plus repartir. Une fois rentré à son port d'attache, l'Aquarius pourra également "mener le combat, qui va être difficile, pour repavilloner l'Aquarius". SOS Méditerranée a demandé au Panama "de revenir sur sa décision" et sinon aux États européens de fournir un pavillon à l'Aquarius.