Trois ans que la Russie et l'Ukraine sont en guerre. Un conflit à l'ancienne avec l'utilisation de tranchées, mais aussi moderne, avec l'utilisation de certaines technologies comme les drones de combats kamikazes. Une guerre qui va rendre les sols stériles pendant plusieurs années. 

"Les champs vont être inexploitables pendant des périodes qui seront excessivement longues"

Pour le comprendre, il faut avoir en tête que chaque drone kamikaze utilisé, comme son nom l'indique, finit en morceaux sur le champ de bataille et que chaque jour qui passe, cette arme volante qui remplace souvent l'artillerie ou le fantassin est utilisée comme un produit jetable. 

"L'Ukraine consomme entre 4 et 5.000 drones par jour et la Russie serait entre 2.000 et 3.000 drones kamikazes par jour", rappelle Xavier Tytelman, spécialiste militaire. "Vous avez un nombre absolument incalculable de batteries, ce qui est le plus polluant, qui sont consommés. Ça veut dire qu'on a des composés polluants qui sont disséminés dans la nature, dans les champs, dans les rivières, dans les lacs, dans les forêts et dans les villes". 

Et contrairement à des bombes non explosées, ou à des restes d'obus ou des mines, ce lithium, cadmium, mercure, résidus de plastiques sont difficiles, voire impossibles à récupérer. Et sans dépollution possible, les terrains agricoles situés en zone de combat resteront stériles. 

"Les champs vont être inexploitables pendant des périodes qui seront excessivement longues. Les champs qui sont parmi les plus fertiles du monde ne seront plus exploitables pour le futur". Un drame supplémentaire à long terme pour l'Ukraine, dont l'économie est en grande partie basée sur l'agriculture et en particulier l'exportation de céréales.