Mort d'Hassan Nasrallah : «Avec la liquidation militaire de la force offensive du Hezbollah, l'Iran n'est plus protégé», estime Gilles Kepel

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Laura Laplaud , modifié à
Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe, auteur de l'ouvrage "Le Bouleversement du monde, l’après 7 octobre" aux éditions Plon, était l'invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos ce dimanche. Le politologue est revenu sur les conséquences de l'assassinat d'Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah.

Depuis samedi, l'armée israélienne "a frappé des centaines de cibles terroristes du Hezbollah à travers le Liban", a affirmé le porte-parole de l'armée israélienne. Le Hezbollah, puissant groupe chiite allié du Hamas palestinien en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, a confirmé samedi la mort de son chef Hassan Nasrallah dans un bombardement israélien d'une puissance inouïe vendredi dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement.

"L'Iran se retrouve en première ligne"

Pour Gilles Kepel, politologue, spécialiste du monde arabe, la mort du chef du Hezbollah "est une catastrophe". "Le Hezbollah servait de force de dissuasion pour protéger l'Iran [...] Avec la liquidation militaire d'une grande partie de la force offensive du Hezbollah, l'Iran se retrouve en première ligne et n'est plus protégé", a-t-il expliqué.

"Le Hezbollah était à la fois un glaive et un bouclier"

Le Hezbollah était à la fois un "glaive" et un "bouclier" pour l'Iran, a indiqué le professeur des Universités, invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos ce dimanche. "Les dirigeants iraniens aujourd'hui, ou une partie d'entre eux n'ont pas envie de se retrouver en première ligne parce qu'ils sont extrêmement fragilisés", poursuit-il.

D'après le politologue, il est aussi étonnant que Hassan Nasrallah, pourtant "introuvable", ait pu être tué sans complice. "Ça ne suffit pas d'avoir la connaissance de l'intelligence artificielle, d'avoir récolté toutes les données du monde. Nasrallah était introuvable. Tout d'un coup, il a été trouvé. Ca me semble très difficile à comprendre : si une partie, disons du renseignement iranien, n'a pas été complice ou du moins n'a pas laissé faire", a-t-il interrogé.

"Les trois morts consécutives, celle d'Ebrahim Raïssi, celle d'Ismaël Haniyeh et celle d'Hassan Nasrallah, tout cela me semble aller dans le même sens, à savoir qu'il y a une partie de l'establishment iranien qui a envie aujourd'hui d'influer de manière différente sur la politique de la République islamique", a avancé l'auteur de l'ouvrage Le Bouleversement du monde, l’après 7 octobre aux éditions Plon.